Autour de Paul Claudel et de la Bohême1
Claudel dans les archives tchèques
Diverses institutions tchèques possèdent des documents concernant le court séjour en Bohême du poète, ses amitiés tchèques et les mises en scène de son théâtre (en Bohême, en Moravie et en Silésie). Il s’agit de manuscrits, études, thèses, lettres, bilans de répertoires, programmes de spectacles, dossiers d’articles de presse, comptes rendus et photographies.
Zdenka Braunerova et Milos Marten
Václav Černý dans son étude « Paul Claudel et la Bohême à la lumière des archives de Prague et de Paris »2 souligne l’importance des lettres échangées entre Claudel et ses amis Marten (de 1907 à 1917) et Braunerova (de 1909 à 1934). A ces lettres publiées s’ajoutent quelques lettres encore inédites conservées à l’Institut national de littérature à Prague-Strahov. (cf. les fonds Miloš Marten, Zdenka Braunerová, Klecandová-Martenová, Václav Černý, etc.). Sont également à consulter le fonds Braunerová au Musée de Rostoky près de Prague, les archives du Département des arts du spectacle au Musée national de Prague, le fonds Claudel de l’Institut de théâtre de Prague (où sont déposés 15 dossiers de diverses représentations claudéliennes de 1947 jusqu’à 2006), celui du département des arts du spectacle de la Bibliothèque municipale de Prague.
La documentation conservée dans les archives des théâtres tchèques, moraves et silésiens méritent également l’attention. Au Théâtre national de Prague, on trouve, outre quelques photographies et affiches concernant la première représentation de l’Annonce faite à Marie, une riche documentation concernant les années quatre-vingt-dix (sur la représentation du Soulier de satin, notamment, qui a tant séduit la critique). Le Théâtre de Vinohrady possède un programme de L’Echange de 2006 et le Théâtre du Sud-Bohême à Ceské Budejovice, un programme de L’Annonce faite à Marie. Enfin pour quelques mises en scène d’amateurs, on peut exploiter les archives privées des metteurs en scène Doubravka Svobodová, Frederika Smetanová et Martin Malínek.
En ce qui concerne la bibliographie, signalons la monographie de Marie Voždová Les pièces de théâtre françaises et italiennes sur les scènes de Moravie et de Silésie3 qui répertorie les représentations et critiques des pièces de Claudel montées en Moravie et en Silésie. Ajoutons aussi les études, bilans de répertoire, articles de presse sur Claudel conservés dans plusieurs bibliothèques tchèques (notamment la Bibliothèque nationale à Prague, la Bibliothèque scientifique d’Etat à Olomouc, la bibliothèque de l’Institut de l’art du spectacle à Prague) et à l’Académie scientifiques tchèque.
Le Poète-ambassadeur en Bohême
Des études et des articles de presse ont déjà été écrits sur Claudel et la Bohème.4 Rappelons que c’est à Prague en 1909, que Claudel, nommé consul de France en Bohême, commence sa mission diplomatique en Europe. Même s’il y reste un peu moins de deux ans (il quitte Prague pour son nouveau poste à Francfort-sur-Main en septembre 1911), ce court séjour influence considérablement sa vie et son œuvre.
Au moment de son arrivée, le poète ne connaît pas encore les pays tchèques, mais il a déjà deux amis très proches : le critique littéraire et essayiste Miloš Marten et la femme-peintre Zdenka Braunerova. C’est Marten qui a fait découvrir Claudel aux lecteurs tchèques grâce aux premières traductions dans leur langue. Cet excellent traducteur débute avec Tête d’or en 1906 (publié en 1918 seulement), puis suivent Camille Claudel statuaire (1907), Magnificat (1910), Partage de midi (1910) L’Annonce faite à Marie (1913), Saint Venceslas (1914).5
Cependant, Claudel reste en marge de la société tchèque. Sa vision catholique du monde le conduit à refuser l’idée de la division de l’empire austro-hongrois et à s’opposer au protestantisme et au socialisme. Il éprouve peu de sympathie pour les hommes politiques tchèques et ne fait pas beaucoup d’efforts pour approfondir les relations franco-tchèques pendant son séjour en Bohême.
C’est à Prague que Claudel compose Images saintes de Bohême6 dont le fameux poème Saint Venceslas7. Sous l’influence d’un spectacle liturgique sur la résurrection du Christ présenté au couvent d’Emmaüs en 1910, Claudel remanie La Jeune fille Violaine qui devient L’Annonce faite à Marie. Monsanvierge est en réalité le reste du château fort Trosky en Bohême. Claudel a écrit aussi deux contes fantastiques (La lanterne aux deux pivoines et Le cheval qui apportait le soleil – légendes slovaques). Le baroque praguois a inspiré une scène fameuse de la troisième Journée du Soulier de satin située dans « l’église de Saint-Nicolas de la Malá Strana à Prague, quelque temps après la bataille de la Montagne-Blanche ».
La Bohême a influencé Claudel qui, en retour, a eu de l’influence sur les tchèques, auteurs d’études et d’articles sur lui et même de fictions. Ainsi ce dialogue de Miloš Marten Nad Městem (Au-dessus de la Ville) entre Allan (Claudel) et Michel (Marten).
Claudel joué au Théâtre
Les premières traductions du théâtre de Paul Claudel en tchèque ont entraîné sa représentation sur la scène. Le premier à accueillir l’œuvre de Paul Claudel en Bohême est le Théâtre national de Prague. Gustav Schromanz (le directeur et metteur en scène) et Jaroslav Kvapil montent L’Annonce faite à Marie le 6 février 1914. Les articles de presse de l’époque attaquent cette première représentation (jouée trois fois) surtout en raison du catholicisme de l’auteur. Le metteur en scène Kvapil s’élève contre ces critiques négatives et défend la pensée de l’auteur dans une lettre adressée à Miloš Marten.
Entre les deux guerres, après la création de la première République, période d’intenses échanges politiques et culturels avec la France, L‘Échange est à l’affiche du Théâtre municipal de Vinohrady à Prague en Bohême en 1922 et obtient un succès relatif. De même lors de son unique représentation en Moravie, sur la petite scène du Théâtre tchèque à Olomouc en 1933. La tendance à monter des pièces de Claudel sur des scènes plus intimes se poursuit avec Protée (1935), joué neuf fois à Prague et Partage de midi (1937), joué huit fois. Ces pièces sont peu appréciées, soit en raison du décor et d’une musique perturbante, soit pour la mauvaise distribution des rôles.
Pendant la seconde guerre mondiale, à cause de la fermeture des théâtres, de la déportation de plusieurs acteurs et de la censure, Claudel quitte le répertoire de nos théâtres. Après la guerre, on ne monte que Protée en 1947 au petit théâtre praguois Disk, son œuvre est totalement oubliée. Par son catholicisme, l‘œuvre heurte la conception communiste.
Au moment du Printemps de Prague, Claudel réapparaît brièvement sur la scène tchèque. En 1968 (période de dégel politique) et en 1969, nos théâtres donnent L’Annonce et Le Livre de Christophe Colomb (qui constitue la première tchécoslovaque). Selon la critique, L’Annonce dans la mise en scène de Sokolovský n’est plus une pièce si spirituelle, le plus important pour le metteur en scène étant le thème de l’amour. Cependant la critique se demande si le choix de l’Annonce est judicieux, la pièce éveillant chez les Tchèques un sentiment de froideur, d‘hésitation et même de moquerie“8, dit Anna Patočková. Par la suite, Claudel est «interdit» en Tchécoslovaquie jusqu’au changement politique en 1989.
La véritable « renaissance » commence après la « révolution de velours ». A partir des années quatre-vingt-dix, la critique parle d’un véritable retour de Claudel dans le répertoire tchèque. L’Annonce, Protée, Le Soulier de Satin (presque au même moment sur la scène de deux théâtres), L’Echange, Le Livre de Christophe Colomb, ou l’oratorio Jeanne d’Arc au Bûcher sont à l’affiche.
C’est un véritable «boom» claudélien en République tchèque, proclament les titres de quelques articles. Mais c’est pour la réalisation du Soulier de satin monté à Prague en 2003 que la critique manifeste le plus grand intérêt.
Depuis les années 2000 Claudel est de nouveau moins représenté. Signalons cependant L’Annonce faite à Marie dans la mise en scène de Martin Malínek à Ústí nad Orlicí en 2000. C’est une Annonce exceptionnelle d’audace, transmise dans la traduction de Marten. Elle soulève un énorme intérêt de la part de la critique tchèque (et jusqu’en France). On évoque la grande réussite d’un metteur en scène sensible et respectueux de la pensée claudélienne. Ce dernier monte ensuite Partage de midi en 2002, L’Impossible partage à Česká Třebová en 2003, en collaboration avec une troupe française, et enfin L’Otage en 2004.
Le succès de ces spectacles d’amateurs est illustré par le nombre de représentations données dans les salles régionales ou sur le parvis des églises (L’Annonce faite à Marie jouée 53 fois, Partage de midi 10 fois et L’Otage 18 fois), nombre qui dépasse celui qui a été atteint par les représentations sur des scènes officielles.
Martin KUČERA
Département de littérature et de langues romanes
Faculté des Lettres de l’Université Palacký à Olomouc
Bilan de l’oeuvre claudélienne en Bohême,
en Moravie et en Silésie9
L’ANNONCE FAITE A MARIE
Théâtre national (Prague)
Première: 6/02/1914
Traduction: Miloš Marten
Mise en scène: Jaroslav Kvapil
Décor et costumes: Karel Štapfer, Zdenka Braunerová
Musique: František Picka
L’ancienne théâtre Deklarace (Prague)10
Première: 8/02/1914
Théâtre de E. F. Buriana (Prague)
Première: 18/12/1968
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène: Evžen Sokolovský
Décor: Vladimír Nývlt
Costumes: Irena Nývltová
Musique: Jiří Srnka
Théâtre Pivecko (Prague)11
Première: 13/05/1990
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène et adaptation: Doubravka Svobodová
Décor et costumes: Martin Kurel
Musique: Václav Kopta
Théâtre du pays (Brno)12
Première: 15/11/1991
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène: Zdeněk Kaloč
Décor et costumes: Albert Pražák
Musique: Zdeněk Pololáník
Divadlo za branou II (Prague)13
Première: 29/03/1993
Mise en scène: Philippe Adrien
Décor et costumes: Pierre Dios
Théâtre de Sud-Bohème České Budějovice (České Budějovice)
Première: 26/11/1993
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène: Jiří Šesták
Décor: Petr Peřina
Costumes: Kristina Novotná
Musique: Pavel Malhocký
Emission de radio de Brno
Première: 21/01/1997
Couvent d’Emmaüs (Prague)14
Première: 25/02/1998
Mise en scène: Frédéric Fisbach
Musique: Darius Milhaud
Théâtre de Roškot (Ústí nad Orlicí)
Première: 20/11/2000
Mise en scène, costumes, musique: Martin Malínek
Décor: Vladimír Langr
Théâtre morave (Olomouc)
Première: 11/10/2002
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène: Jakub Korčák
Décor et costumes: Milan David, Eva Bellefeuille
Musique: Zbyněk Matějů
L’ÉCHANGE
Théâtre municipal de Vinohrady (Prague)
Première: 26/01/2006
Traduction: Michal Lázňovský
Mise en scène: Jan Novák
Décor: Ivo Žídek
Costumes: Tomáš Kypta
Musique: Pavel Malhocký
LE CHEMIN DE LA CROIX
Salle de musique du Nouveau Adalbertinum (Hradec Králové)
Traduction: Ivan Slavík
Mise en scène, adaptation, décor et costumes: Miroslav Částek
Musique: Zdeněk Pololáník
L’IMPOSSIBLE PARTAGE17
Centre culturel (Česká Třebová)
Première: 2003
JEANNE D’ARC AU BÛCHER
Théâtre national (Brno)
Première: 3/11/1995
Traduction: Karel Kraus
Mise en scène et chorégraphie: Libor Vaculík
Décor: Vladimír Soukenka
Costumes: Josef Jelínek
Musique: Arthur Honegger
sous le titre
JEANNE D’ARC18
Théâtre na voru (Prague)
Premiéra: 15/06/2004
Mise en scène: Frederika Smetanová, Michal Lázňovský
Décor et costumes: Jiří Voves
Musique: Arthur Honegger
LE LIVRE DE CHRISTOPHE COLOMB
Théâtre de J. K. Tyl (Plzeň)
Première: 25/05/1969
Traduction: Otto F. Babler
Mise en scène: Svatoslav Papež
Décor et costumes: Vladimír Heller
Musique: Miloš Vacek
Théâtre silésien (Opava)
Première: 30/01/2000
Traduction: Otto F. Babler
Mise en scène: Bedřich Jansa
Décor: Martin Víšek
Costumes: Eliška Zapletalová
sous le titre
TUTUGURI19
HaDivadlo (Brno)
Première: 20/05/1991
Mise en scène et adaptation: Jan Antonín Pitínský
Décor et costumes: Tomáš Rusín
Musique: Zdeněk Plachý, Luboš Malinovský
L’OTAGE20
Théâtre de Roškot (Dolní Dobrouč)
Première: 11/12/2004
Traduction: Miloš Marten
Mise en scène et adaptation: Martin Malínek
Décors: Zdeněk Velebný, František Bečka, Jar. Junek, Václav Hájek
Costumes: Městské divadlo Kolín
Musique: Vít Mazánek
PARTAGE DE MIDI
Komorní divadlo (Prague)
Première: 8/04/1937
Traduction: Miloš Marten
Mise en scène et adaptation: B. Stejskal
Décor et costumes: František Zelenka
Théâtre de Roškot (Ústí nad Orlicí)21
Première: 30/10/2002, première tchèque
Mise en scène et adaptation: Martin Malínek
Décor: Vladimír Langr
Costumes: Františka Bartůňková
Musique: Vít Mazánek
PROTÉE
Komorní divadlo (Prague)
Première: 1/10/1935
Traduction: Jindřich Hořejší
Mise en scène: František Salzer
Décor et costumes: František Zelenka
Musique: H. Süsskind
Disk (Prague)
Première: 21/05/1947
Traduction: Arnošt Procházka
Mise en scène: Jiří Šotola
Décor et costumes: Vladimír Šrámek
Musique: F. Kovaříček
Labyrint (Prague)22
Première: 3/12/1992
Traduction: Michal Lázňovský et Tomáš Vondrovic
Mise en scène: Jiří Fréhar
Décor et costumes: Eva Brodská
Musique: Jiří Cerha
LE SOULIER DE SATIN23
Théâtre national (Brno)
Première: 30/01/1993
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène et adaptation: Zdeněk Kaloč
Adaptation: Václav Cejpek
Décor et costumes: Jana Zbořilová
Musique: Zdeněk Pololáník
Théâtre national (Prague)
Première: 31/01/1993
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène et adaptation: Roman Polák
Décor: Ján Zavarský
Costumes: Peter Čanecký
Musique: Juraj Beneš
sous le titre
LE SOULIER DE SATIN OÙ LE PIRE N’EST PAS TOUJOURS SÛR24
Théâtre na zábradlí (Prague)
Première: 28/10/2003, druhá premiéra 2/11/2003
Traduction: Jiří Konůpek
Mise en scène et adaptation: Doubravka Svobodová
Décors: Vladimír Šatava, Michal Dosedla
Costumes: Milan Ježek
1. Les recherches pour cet article ainsi que pour le bilan, ont bénéficié du soutien financier accordé aux doctorants de la Faculté des Lettres de l’Université Palacký d’Olomouc « La réception du théâtre de Paul Claudel en Bohême, en Moravie, en Silésie et en France.
2. Cf. Černý, V., „Paul Claudel a Čechy“ v našich i cizích archivech“, In: Studie o rukopisech (VI), Praha: Československá akademie věd, 1967, pp. 129-145.
3. Cette étude est le résultat du projet de créer des adaptations dramatiques de textes et des répertoires fragmentaires des théâtres allemands existant sur le territoire de la Moravie et de la Silésie, à partir de la liste complète des pièces françaises et italiennes jouées sur la scène des treize théâtres permanents. (Cf. Voždová, M., Špička, J.: Les pièces de théâtre françaises et italiennes sur les scènes moraves et silésiennes, Olomouc: Université Palacký à Olomouc, 2007, pp. 600).
4. Voir par exemple Kniha silných (Le Livre des forts) de Miloš Marten, l’étude intitulée « Prague » de Vaclav Černý publiée dans Cahiers Paul Claudel 9, revue Rencontres où on trouve le fameux « Hommage de la Bohême à Paul Claudel » édité par Jiří Trnka, l’étude de Otto F. Babler publiée dans la revue Divadlo ou celle de Milena Lenderová « Česká zkušenost Paula Claudela » publiée dans Český časopis historický (Revue tchèque historique).
5. Parmi les traductions appréciées, citons encore celle de L’Échange d’Arnošt Procházka (1917) et de Jiří Kafka (1973), Protée de Procházka (1920) et de Michal Lázňovský (1992), Images saintes de Bohême de Bohuslav Reynek (1916), d’Otto F. Babler (1934 et 1945) et de Jan Čep (1958) ou Le Chemin de la Croix d’Émil Boleslav Lukáč (1928), d’Otto F. Babler (1946) et d’Ivan Slavík (1994).
6. Ilustrées par Braunerova.
7. Ce poème est dédié à Braunerova.
8. Patočková, J., « Claudelovo mystérium », Divadlo, Praha, 1969.
9. Le bilan est le fruit des recherches portant sur l’établissement complet des sources ainsi que la documentation bibliographique référentielle. Elles ont été menées en République tchèque, à L’Institut de théâtre à Prague, à la Bibliothèque scientifique d’État à Olomouc, à la Bibliothèque municipale et à la Bibliothèque nationale de Prague et dans les archives du Théâtre national de Prague ainsi que dans tous les autres théâtres où Claudel fut joué. Pour les pièces montées en Moravie et en Silésie et pour les articles de presse, nous exploitons la monographie de Marie Voždová (Les pièces de théâtre françaises et italiennes sur les scènes de Moravie et de Silésie, Olomouc: UP Olomouc, 2007). Enfin pour quelques mises en scène originales ou d’amateurs nous profitons de la documentation conservée dans les archives privées des metteurs en scène Doubravka Svobodová, Frederika Smetanová et Martin Malínek.
11. Cette compagnie d’amateurs l’a jouée au Club du Théâtre de la rue Řeznická. Elle a été reprise dans le même théâtre en 1992 dans une distribution légèrement modifiée.
12. Théâtre national à Brno, actuellement.
13. La pièce fut montée dans le cadre d’échanges amicaux par l’Atelier de Recherches et de Réalisation Théâtrale.
14. Dans le cadre d’échanges des compagnies professionnelles et amateurs françaises et tchèques.
15. Actuellement le Théâtre morave.
16. Il s’agit de la seconde version de l’Echange. La troupe a donné 60 représentations de cette pièce, jouée jusqu’en 2000. En 1998 le spectacle fut aussi présenté au festival de théâtre à České Budejovice et au festival d’Avignon (Théâtre du Chêne noir), ce dernier en version originale.
17. Dans la première mondiale montée par le T.R.U.C. de Chambéry et la troupe d’amateurs de Ústí nad Orlicí. Ce spectacle a inauguré le Festival international de la création dramatique tchèque et slovaque organisé du 16/ 09 au 28/11/2003. En version originale avec des parties en tchèque.
18. Serge Baudo dirigeait l’orchestre, le spectacle était monté en version originale.
19. Adaptation originale, disons « expérimentale ». D’après nos recherches cette représentation est basée sur les textes de Paul Claudel et d’Antonin Artaud.
20. Première tchèque d’amateurs, repris à Ústí nad Orlicí le 17 mars 2005.
21. Première tchèque d’amateurs.
22. Repris le 16 janvier 1995.
23. Première tchèque.
24. Montée par la troupe d’amateurs « Příšerné děti ».
ARCHIVES ET BIBLIOGRAPHIE:
Archives
Archiv Divadla J.K.Tyla Plzeň
Archiv ND Praha
Divadelní oddělení Městské knihovny v Praze
Knihovna Vědecké knihovny v Olomouci
Oddělení bibliografie, Divadelní ústav Praha
Osobní archiv OSDO Ústí nad Orlicí
Bibliographie
Etudes:
Černý, F., Dějiny českého divadla III. Praha, Academia, 1977.
Černý, F., Kolárová E., Sto let Národního divadla, Praha, Albatros, 1983.
Černý, V., Cahiers Paul Claudel 9, Paris, Gallimard, 1967.
Černý, V., «Paul Claudel a Čechy v našich a cizích archivech », Studie o rukopisech, Praha, Československá akademie věd, 1967.
Hellmuth-Brauner, V., Paměti rodu, Praha, HaH, 2000.
Lenderová, M., « Česká zkušenost Paula Claudela », Český časopis historický, č. 3, 97/1999.
Marten, M., Nad Městem, Praha, Rozmach, 1924.
Trnka, J., « Hommage de la Bohême à Paul Claudel », Rencontres, Paris, 1965.
Voždová, M., Francouzská a italská dramatická tvorba na moravských a slezských divadleních scénách, Olomouc, UP Olomouc, 2007.
Šormová, E. a kol., Česká divadla: encyklopedie divadelních souborů, Praha, Divadelní ústav, 2000.
Articles
Marten, M., « Na nových cestách dramatické poezie », Nezávislá scéna, 2, 1932.
Maršík, K., « Boj o Claudela », Večerní Plzeň, Plzeň, 26. 5. 1969.
Caltová, M., « Československá premiéra Claudelova Kolumba », Lidové noviny, Praha, 4. 2. 1993.
Holubová, H., « Kniha o Kryštofu Kolumbovi », Pravda, Plzeň, 10. 6. 1969.
Stránská, A., „«Šťastnější Claudelův návrat », Pravda, Plzeň, 23. 5. 1969.
Veselá, J., « Spor duše s tělem », Lidové noviny, Praha, 4. 2. 1993.
Zavřel, J., « Pièces françaises représentées sur les théâtres tchèques ». In Choses de théâtre, numéro Tchècoslovaque, Paris, 1923.
(-or.), « Claudel – mravokárce », Jeviště, Praha, 3, 4/1922.
Internet
http://www.ndbrno.cz/fileadmin/user_upload/archiv/Soupis_premier_NDB/soupis_premier_NDB.pdf, 21:12, 11.9.2008
http://www.castek.cz, 14:31, 13.10.2008
Extrait : L'ENFANT-JÉSUS DE PRAGUE Il neige. Le grand monde est mort sans doute. C'est décembre. Mais qu'il fait bon, mon Dieu, dans la petite chambre ! La cheminée emplie de charbons rougeoyants Colore le plafond d'un reflet somnolent, Et l'on n'entend que l'eau qui bout à petit bruit. Là-haut, sur l'étagère, au-dessus des deux lits, Sous son globe de verre, couronne en tête, L'une des mains tenant le monde, l'autre prête A couvrir ces petits qui se confient à elle, Tout aimable dans sa grande robe solennelle Et magnifique sous cet énorme chapeau jaune, L'Enfant-Jésus de Prague règne et trône. Il est tout seul devant le foyer qui l'éclaire Comme l'hostie cachée au fond du sanctuaire, L'Enfant-Dieu jusqu'au jour garde ses petits frères. Inentendue comme le souffle qui s'exhale, L'existence éternelle emplit la chambre, égale A toutes ces pauvres choses innocentes et naïves ! Quand il est avec nous, nul mal ne nous arrive. On peut dormir, Jésus, notre frère, est ici. Il est à nous, et toutes ces bonnes choses aussi : La poupée merveilleuse, et le cheval de bois, Et le mouton, sont là, dans ce coin, tous les trois. Et nous dormons, mais toutes ces bonnes choses sont à nous ! Les rideaux sont tirés… Là-bas, on ne sait où, Dans la neige et la nuit sonne une espèce d'heure. L'enfant dans son lit chaud comprend avec bonheur Qu'il dort et que quelqu'un qui l'aime bien est là, S'agite un peu, murmure vaguement, sort le bras, Essaye de se réveiller et ne peut pas. Décembre 1910 Corona Benignitatis Anni Dei, Œuvre Poétique, Gallimard,La Pléiade, pp. 444, 445