Sommaire
Hubert MARTIN
– Cinquante après, 3
Alexandre VIALATTE
– « Le grand Pari », 4
Claire BOMPAIRE-EVESQUE
– Une autobiographie spirituelle et esthétique. Deux lettres de Claudel à Maurice Barrès, 7
Michel LIOURE
– Paul Claudel par lui-même, 18
Michel BRESSOLETTE
– Portrait du poëte en Furius, 25
Michel MALICET
– Portrait de Claudel d’après les commentaires bibliques, 28
Jérémie ALLAIN
– Paul Claudel à Sciences-Po, 38
Sylvie GAZAGNE
– Paul Claudel et Francis Jammes : convergences des poétiques et divergences des poésies ?, 44
En marge des livres
– Marie-Joséphine WHITAKER : Knowing the East, 53
– René SAINTE-MARIE PERRIN : Michel Vieuchange, Smara, 55
– Michel LIOURE : De Claudel à Malraux. Mélanges offerts à Michel Autrand, 57
Note de lecture
– Antoinette WEBER-CAFLISCH : L’influence des idées de Georges Polti sur le dernier théâtre de Claudel, 62
Théâtre et Musique
– Monique DUBAR : Le Pain dur, mis en scène par Alain Barsacq, 68
– Pascal LÉCROART : L’Esprit et l’Eau de Thierry Lancino, 77
– Gilles BLANCHARD : Madeleine Marion et Paul Claudel, 79
Annonce de théâtre, 81
Manifestations du cinquantenaire
– Bibliothèque nationale de France: Marie-Victoire Nantet: Claudel, le défi à la scène, 82
– Notre-Dame : Christelle Brun : Messe du 23 février, 86
Catherine Brémeau : Le Chemin de Croix de Paul Claudel et Marcel Dupré, 87
Catherine Brémeau : Entretien avec Antoine Juliens, 87
– Brangues : Jacqueline Bigallet : Dépôt d’une gerbe, 90
– Église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris: Jacques Boncompain: Paul Claudel le convertisseur, 91
– Université de Cergy-Pontoise : Jacques Houriez : Monsieur Paul et l’arc-en-ciel. Claudel, derniers chemins, 92
Programme du cinquantenaire de la mort de Paul Claudel (suite), 95
Bibliographie, 98
Annonces, 100
Assemblée générale, 104
Paul Claudel par lui-même
Le Journal de Claudel n’est pas un journal intime. Conçu comme un » recueil de pensées, de souvenirs et de citations » (juin 1923, t. I, p. 600), il comporte peu de confidences et de considérations personnelles. Aussi bien Claudel estimait-il que le » silence sur soi » est une » grande vertu » (septembre 1929, t. I, p. 878), et que le » meilleur moyen de ne pas se voir est de se regarder » (avril 1951, t. II p. 768). Au fil des années cependant, le poète a consigné dans son Journal quelques aveux qui, regroupés et mis en regard, constituent, sinon un véritable autoportrait, du moins un faisceau de réflexions qui éclairent en profondeur certains traits de son caractère et invitent à corriger bien des clichés répandus dans l’opinion.
Contrairement à la réputation de suffisance et d’autosatisfaction qui lui a souvent été attachée, Claudel apparaît ici singulièrement sévère envers lui-même. Assidu à l’examen de conscience, il scrute avec attention et énumère impitoyablement chacun de ses manques et de ses défauts : son orgueil, son impatience et sa précipitation, sa dureté, son inaptitude à la sympathie, son indifférence au prochain, mais aussi sa mollesse et sa négligence, et jusqu’à ce défaut au second degré qu’est l’indulgence envers ses défauts. Souvent dur dans ses jugements sur autrui, Claudel est pour lui-même un juge auquel rien n’échappe. En tenant ainsi scrupuleusement le registre de ses insuffisances et de ses erreurs, Claudel en fait à la fois l’aveu et le procès. La confession des défauts est une forme d’humilité. Ce bourru s’exhorte à l’amabilité, ce renfrogné s’encourage à sourire, à dissimuler son ennui, à supporter poliment les sottises et les vanités de la vie mondaine. Ce catholique intransigeant ne se fait pas d’illusions sur les défaillances et les errements de sa vie chrétienne. Si la foi ne lui fait jamais défaut, la charité n’est pas son fort. Mais il s’en accuse et s’en repent avec autant de lucidité que de consternation. Nul n’est plus sensible à ses faiblesses, à ses petitesses, à son néant. Amèrement conscient de ses imperfections, Claudel n’a cessé de se juger avec sévérité, de lutter contre ses penchants naturels, de se traiter en ennemi. Il s’ensuit une attitude et un sentiment de défiance et de dérision envers soi-même, où se fonde une authentique et joyeuse humilité. Avec l’âge intervient de plus un détachement progressif, accru par les infirmités physiques, qui accentue le sens et le goût de la bouffonnerie, de l’humour et de la distance envers soi. Dans les dernières années, c’est avec une souriante sérénité que le vieux poète aborde les approches de la mort.
Le portrait que Claudel laisse entrevoir de lui-même est complexe et contrasté. Les traits de son visage et ceux de son écriture évoquent un caractère ambigu, des tendances et des inclinations contradictoires. Ce volontaire est un indécis, ce violent est un faible, ce dur est un tendre, ce solitaire et ce sauvage est affamé d’affection. Sa nature est fondamentalement disparate et désaccordée. Cet éternel voyageur se plaint de son exil. Ce sensuel est un spirituel, toujours tourné vers l’invisible et l’éternel. Mais, conscient de son génie, il est profondément blessé de ne pas recevoir la reconnaissance à laquelle il estime avoir droit. Méprisant le monde et ses vanités, il en respecte et en assume avec conviction les valeurs et les devoirs. Il n’y a pas seulement deux, mais bien plusieurs hommes en lui.
Le Journal laisse apparaître aussi ce qu’il y a de plus profond dans la vie intérieure : la foi, la confiance en la Providence, le sentiment constant, malgré toutes les faiblesses et les infidélités, de la présence et de la protection divines, le recours fréquent à la prière, à la pratique, à la méditation. Dans le secret du Journal, loin de tout prosélytisme et de toute ostentation, le croyant s’affirme ici dans son humilité, sa conscience aiguë de son néant, son recours et son abandon à la volonté surnaturelle.
Quelques extraits du Journal, nécessairement limités et arbitrairement choisis, laisseront la parole à l’auteur et mettront en valeur des traits de sa personnalité parfois insuffisamment reconnus.
Michel LIOURE
Extraits du Journal
Lenteur d’intelligence chez moi et manque de bon sens provient de mon subjectivisme excessif, de sorte qu’au lieu de regarder la chose dont on me parle, je cherche aussitôt en moi-même, ce qui déclanche [sic] parfois des séries absurdes. (Novembre 1908, t. I, p. 74)
Je m’aperçois d’un nouveau défaut qui est la tendance à ne pas me frapper, à ne pas prendre mes fautes au sérieux et à leur trouver toujours d’excellentes excuses. (Avril-Mai 1912, t. I, p. 223)
En faisant mon examen de conscience, je vois que tous mes péchés, et spécialement ma chute de 1900, ont eu sans doute pour cause ma dureté de cœur envers le prochain, et cet esprit détestable de querelle et d’animosité. Passé en revue avec consternation tous les gens à qui j’ai fait tort, en me faisant illusion à moi-même. Encore maintenant combien je suis prompt à m’irriter et à essayer de faire mal ! Miserere mei, Deus, de moi qui ai si peu d’indulgence et de pitié, et ne me jugez pas à la même mesure. Ai-je vraiment vécu en chrétien depuis ma conversion ? Si tous mes actes et mes pensées étaient inscrits, en quoi cette vie d’un chrétien diffère-t-elle de celle d’un homme qui ne l’est pas ? Quelle faiblesse ! quelle complaisance au mal ! quelles rechutes continuelles ! C’est si triste que c’est amèrement comique. (Novembre 1912, t. I, p. 240-241)
La vie d’un Ozanam et la mienne ! Quelle suite d’un côté, quel sérieux, quelle attention ! Et de l’autre quels hasards, quel décousu, quel débraillé, quel gaspillage, quelle négligence de mes devoirs, quel oubli des pauvres ! Je suis comme une marionnette sans cesse en lutte contre les fils qui d’en haut la maintiennent, d’où continuellement ces chutes et ces gesticulations grotesques. (Mai-Juin 1913, t. I, p. 254)
Contradiction dans ma figure ; le front et le nez puissants, puis une petite bouche naïve, un petit menton faible, gras et indécis. Mon nez est au service de mon front, mais non pas de mon menton. Non ! cette petite bouche fine, extraordinairement vibrante et délicate.
Laquelle l’emportera, des deux parties de ma figure ? (Juin-Juillet 1913, t. I, p. 256)
La souffrance des petits enfants me déchire le cœur. (Février 1915, t. I, p. 305)
L’humilité est une source non seulement de vertu, mais de bonne humeur. (Mai 1920, t. I, p. 478)
La véritable humilité doit être joyeuse. Il faut être content d’être humble et non pas triste. (Décembre 1920, t. I, p. 499)
Ne pas jouir de la vérité et de la foi en rentier. (Septembre 1922, t. I, p. 517)
Au moment de commencer ma mission dans ce pays [le Japon] bien me mettre dans la tête ces mots : prudence, patience. Éviter la précipitation qui est mon principal défaut. Ne jamais prendre aucune décision importante avant d’avoir réfléchi et prié. Seconde résolution. M’efforcer toujours d’être patient, aimable et souriant. Dissimuler mon ennui. Puisque ma profession m’empêche l’exercice de la charité active envers les pauvres, du moins ne pas être une occasion de peine et de scandale pour le prochain, c[‘est]-à-d[ire] pour tout ce qui entre en contact avec moi. Ne jamais mentir. Ne pas promettre des choses que je n’ai pas l’intention de faire. Éviter les moqueries, les théories paradoxales, les propos ironiques et scandaleux. Tâcher d’écouter et de faire parler plutôt que de parler moi-même. Plus d’attention à l’égard de ma femme et de mes enfants. Ne pas être absent quand je suis avec eux, parler davantage, me préoccuper d’eux davantage. Faire chaque soir une revue de la journée avec une critique de ce qui s’est passé. Prendre des résolutions chaque matin. Patience, réflexion, sentiment continuel de la présence de Dieu et de mon Ange Gardien. (Novembre 1921, t. I, p. 531)
Croix de ma vie mondaine. (Février 1922, t. I, p. 541)
Je fais l’apologie du désordre qui, en m’obligeant à chaque instant à revoir les affaires qui jonchent mon bureau, m’empêche de les oublier, ce que je ferais certainement si elles dormaient en une pile bien arrangée. Là-dessus l’amiral me dit : Je n’ai jamais connu personne q[ui] soit plus content de ses défauts. Je suis vexé. (Juin 1924, t. I, p. 633)
[…] ma vocation, la vocation de l’Univers (Juillet 1924, t. I, p. 636)
J’ai toujours détesté les camarades et les hommes de lettres. J’ai hérité de l’orgueil et de l’insociabilité de mon père. (Septembre 1924, t. I, p. 644)
Fin d’une année sans événements mais remplie de l’égale et uniforme bonté de Dieu à mon égard comme d’une douce lumière voilée. Et moi si faible, si inerte, si mou. Non pas à travers un voile, mais à travers une épaisse vitre peinte en blanc. Progrès en moi d’un détachement de tout de plus en plus complet. (Décembre 1924, t. I, p. 653-654)
Le mot détachement ne serait pas exact, ce serait plutôt un écartement des choses de moi, la création d’un espace vide de plus en plus large. J’ai beaucoup de peine à trouver ma place exacte dans ce monde qui n’est plus fait pour moi. De là ce penchant à la bouffonnerie. (Janvier 1925, t. I, p. 656-657)
Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. – Ne pas s’énerver, s’irriter, s’impatienter, ruminer des choses mauvaises. Ne pas interrompre cette séance aux pieds du Christ où il n[ous] enseigne sa douceur. Ne pas gâter le Christ intérieur. Rester dans sa présence et sa bénédiction. (Juin 1925, t. I, p. 677)
Le commencement de tout est le sentiment parfaitement sincère, exact et positif de mon néant, et l’absence en moi de tout mérite. Profond mystère ! ce n’est que dans ce néant que le Christ viendra à nous. (Mai 1926, t. I, p. 717)
Le prochain. Mon manque de sympathie provient d’un manque d’intelligence. Je suis comme les enfants qui n’aiment que les romans et sont incapables de faire l’effort nécessaire à la lecture de la poésie. Sentir, deviner ces histoires dont les visages et les démarches q[ui] m’entourent sont les témoignages. Comprendre leur message. Compassion et camaraderie avec tous ces compagnons de bagne. Écouter l’âme profondément ensevelie sous le visage le plus aride et le plus épais, son soupir dans chaque parole. Se dire que chacun d’eux m’a été envoyé par Dieu, qu’il n’en est pas un à qui je ne sois capable de faire du bien. Connivence avec tout ce qui en eux est l’enfant de Dieu. (Octobre 1926, t. I, p. 736)
Prière [en arrivant comme ambassadeur de France aux États-Unis] : En arrivant dans ce pays où je suis chargé d’une mission difficile et qui surpasse infiniment ma capacité, je demande à la S. Vierge d’être en tout ma patronne et collaboratrice, et de prendre sur elle la moitié de ma charge. Que cette grande Mère ne [me] perde jamais des yeux, qu’elle veille sur moi, qu’elle me donne force, lumière, prudence et intelligence, discernement des esprits, contrôle de moi-même, patience, douceur, courage, sympathie. Que je ne fasse rien à la légère et s’il m’arrive d’agir d’une manière précipitée et imprudente, qu’elle répare les conséquences de toutes les sottises et erreurs que je ne manquerai pas de faire. Que sa protection me permette d’agir d’une manière heureuse pour mon pays et de ne pas entacher son honneur et le mien. Qu’elle me donne la force de supporter avec patience tout l’ennui qui m’attend, les conversations vaines et sottes que je dois apprendre à endurer comme ma croix spéciale. Et surtout qu’elle me permette de ne jamais être si distrait et si préoccupé que je ne puisse passer au moins une heure par jour dans sa sainte et bienheureuse compagnie et celle de son divin fils, et q[ue] tout lui soit un instrument pour me guider fortement et suavement ad meliora et altiora. Ainsi soit-il ! (Mars 1927, t. I, p. 763-764)
Portraits graphologiques. […]
» Claudel (Paul). Écriture anguleuse, surélevée, nuancée, claire, simplifiée, inharmonieuse.
C’est un esprit dont les éléments ne sont pas harmonieusement coordonnés ; il a quelque chose de déconcertant : des lettres communes et des tracés glorieux. C’est un signe de goût discordant. Le caractère se ressent de ce défaut d’harmonie, il est heurté, difficile, grincheux et même peu amène. C’est un homme à principes rigides qui, sous des dehors frustes, cache un esprit habile. Il est intelligent, avec de graves lacunes et des subtilités précieuses. »
Ce n’est pas si bête. Ce qu’on peut dire aussi, c’est que je n’ai pas encore achevé l’harmonisation de tous les éléments disparates dont je suis composé. (Septembre 1927, t. I, p. 784)
Je crois qu’il n’y a pas beaucoup d’exemples d’un grand poète aussi complètement méconnu et ignoré par son temps grâce à la haine des Académiciens et des professeurs qui n’a jamais cessé de m’accompagner. Pourquoi est-ce que je n’écris pas en vers de douze pieds ? Si je n’avais eu un autre métier le sort de Léon Bloy et de Hello m’était réservé. La France ne chérit vraiment et ne goûte que la médiocrité. Quand je serai mort on m’élèvera des monuments et on payera des professeurs pour me commenter. Alors les critiques feront des livres sur moi, alors que de mon vivant pas plus que les autres grands poètes qui m’ont précédé je n’ai reçu d’eux un verre d’eau. Au fond c’est bien ainsi et cela m’a permis de faire mon œuvre sous le regard de Dieu en esprit de solitude et de chasteté. (Octobre 1929, t. I, p. 882-883)
Ce n’est pas mon plaisir ou mon intérêt ou moi qui ont une importance quelconque. Aucun regard là-dessus. Simplement Dieu, qu’il soit, son existence, sa gloire, son excellence infinie. À tout ce q[ui] est dans le temps je préfère son éternité. Toute mon attention portée à Dieu et rien à moi. (Mai 1930, t. I, p. 912)
Ma vocation a été l’exil, un dépaysement continuel (Octobre 1931, t. I, p. 972)
De nouveau je vais partir et ce qui m’entoure reprend son aspect distant, fantomatique. Je n’ai d’attache à aucun point de la terre. (Février 1933, t. II, p. 9)
L’année [1934] s’achève pour moi dans l’engourdissement et le sentiment de l’amoindrissement physique. La vue, l’ouïe, l’appétit, tout cela fiche le camp. Mais ce dépouillement, ce détachement de tout n’est pas sans douceur et sans compensation. (Décembre 1934, t. II, p. 75)
Je sais que je ne suis rien que riennerie. (Août 1935, t. II, p. 104)
J’étais vide et vous m’avez rempli. J’étais obscur et v[ous] m’avez illuminé. J’étais désert et vous m’avez peuplé. J’étais fermé et vous m’avez ouvert. J’étais épars et v[ous] m’avez unifié. J’étais malade et v[ous] m’avez guéri. J’étais sale et v[ous] m’avez nettoyé. J’étais mort et v[ous] m’avez ressuscité. (Septembre 1935, t. II, p. 108)
À l’égard du P. C. passé je ne me sens animé que des sentiments les plus hostiles ! (Août 1936, t. II, p. 153)
Recalé jusqu’ici à l’examen de la mort, mais je suis admissible. (Mai 1941, t. II, p. 362)
En pensant à ma longue vie (76 ans, il paraît q[ue] ça fait une longue vie !) je suis pénétré de reconnaissance et de confusion en songeant à toutes les circonstances où la Providence m’a fait, comme on dit, passer à travers. […]. Voyez-v[ous] ce précieux bonhomme ! Il faut que le Créateur ait une piètre idée de mon courage ! (Janvier 1944, t. II, p. 472)
80 ans ! Plus d’yeux, plus d’oreilles, plus de dents, plus de jambes, plus de souffle ! Et c’est étonnant, somme toute, comme on arrive à s’en passer ! (Août 1947, t. II, p. 607)
En vieillissant on perd pas mal de ses défauts, ils ne nous servent plus à rien. (Juillet 1951, t. II, p. 777)
C’est vrai, c’est une belle chose, comme Saint François, de tout jeter au profit de Dieu et de se débarrasser d’un seul coup une fois pour toutes de tous les soucis de la temporalité, mais n’est-ce pas aussi une belle chose, sans qu’un seul moment le sentiment, la pensée de Dieu soient absents, d’assumer le monde tel qu’il est, sans récuser aucune de ses charges, famille, métier, services, etc. – et quel et cætera ! – fidèle par le cœur jusqu’à la fin pendant soixante-dix ans ? (Septembre 1953, t. II, p. 844)
Je suis prévenu que mon abonnement à la vie va arriver à expiration. (Mai 1954, t. II, p. 863)
La mort est une formalité désagréable, mais tous les candidats sont reçus. (Janvier 1955, t. II, p. 884)
Bibliographie
Paul CLAUDEL
Partage de Midi, nouvelle version pour la scène (1949), traduction de Giulia Tsiakiri, Athènes, To Rhodakio, 1998.
Cent phrases pour éventails, traduction et postface de Thanassis Hatzopoulos, Athènes, Gavriliidis, 2002.
Paul Claudel : les manuscrits ou l’œuvre en chantier. Sous la direction de Jacques Houriez et Catherine Mayaux, Dijon, EUD, coll. Écritures, 2005.
Didier ALEXANDRE
» Creuser la scène : réflexions sur l’espace théâtral de Claudel « , in De Claudel à Malraux. Mélanges offerts à Michel Autrand, p. 205-227 (voir note 1).
Pascale ALEXANDRE-BERGUES
» Le théâtre symboliste et la scène : l’exemple de Claudel et de Maeterlinck « , p. 157-172 (voir note 1).
Gérald ANTOINE
Paul Claudel ou l’Enfer du génie, nouvelle édition augmentée, Robert Laffont, 2004.
» Lectures parallèles « , p. 193-204 (voir note 1).
André BLANC
» Claudel et les poètes latins « , p. 95-108 (voir note 1).
Michel BRETHENOUX
» Spatialité et Énergétique chez Claudel, jeune octogénaire « , p. 51-93 (voir note 1).
Pierre BRUNEL
» Pour une interprétation solarienne de Tête d’Or « , p. 135-156 (voir note 1).
Jeanyves GUÉRIN
» Claudel vu par » Théâtre populaire « , p. 243-255 (voir note 1).
Jacques HOURIEZ
» De Claudel à Ionesco, un tragique nouveau ? « , p. 385-402 (voir note 1).
Emmanuelle KAËS
» De quelques intertextes claudéliens dans Vanité de Michel Butor « , p. 109-121 (voir note 1).
Pascal LÉCROART
» Jeanne d’Arc de Saint-Georges de Bouhélier à Claudel « , p. 355-370 (voir note 1).
Jacqueline LEVAILLANT
» La Nouvelle Revue Française face à Claudel dramaturge (1909-1925) « , p. 229-242 (voir note 1).
Marie-Victoire NANTET
» Camille Claudel médusée « , p. 17-34 (voir note 1).
Claude-Pierre PEREZ
» Unité et diversité dans Connaissance de l’Est de Claudel « , p. 123-134 (voir note 1).
Pierre ROSSION
» Paul Claudel à Foutchéou « , in Le Bulletin, Institut national des langues et civilisations orientales, octobre 2004, p. 5-9.
Jean-Noël SEGRESTAA
» Échange ou écartèlement ? Le système des personnages dans la première version de L’Échange « , p. 173-191 (voir note 1).
Marie-Joséphine WHITAKER
» Claudel et la resiliency « , p. 35-50 (voir note 1).
NOTE 1 : De Claudel à Malraux. Mélanges offerts à Michel Autrand. Textes réunis par Pascale Alexandre-Bergues et Jeanyves Guérin, Presses Universitaires de Franche-Comté, Annales littéraires, Centre Jacques-Petit, n° 105, 2004.