Inventaire des oeuvres musicales inspirées par Claudel

 

Document I : liste des œuvres musicales conçues à partir d’œuvres de Claudel

Liste établie d’après les renseignements transmis par la SACEM, la SACD et nos correspondants, et mise à jour à partir des sites Internet des Sociétés d’Auteurs. Nous serions reconnaissants à toute personne ayant connaissance d’une œuvre musicale qui ne figurerait pas sur cette liste, de nous en informer.

 

Georges ALOY L’Architecte
Georges APERGHIS Le Soulier de satin, musique de scène (Antoine Vitez, 1987)
Paul ARMA Présent, mélodie
René BARBIER Le Chemin de la Croix, Radio Bruxelles, 3 avril 1953
Henry BARRAUD Tête d’Or, opéra
Paul BAUMGARTNER Le Chemin de la Croix, cantate
José BERGHMANS L’Otage, le Pain dur, Le Père humilié, musique de scène
Guy BEZANÇON

Le Chemin de la Croix (orgue, chœur, percussion, éléments électro acoustiques)

Poèmes de Paul Claudel dédiés à la Vierge, récitant Laurent Terzieff, orgue, chœur, orchestre, percussions

Alice BIENVENU Il est midi
Marc BLEUSE Le Chemin de la Croix
Philippe BOESMANS L’Annonce faite à Marie, musique de scène (Matthew Jocelyn, 2001) **
Bruno BONTEMPELLI L’Échange, musique de scène
André BOUCOURECHLIEV Le Repos du septième jour, musique de scène
Rachel BRASSARD Le Père humilié, musique de scène
Walter BRAUNFELS L’Annonce faite à Marie, opéra **
Cesare BRERO Poemi Giapponesi ou Haï Kaï, Chœur et orchestre
Paul BRUNET Invocation, Pour la fête de Sainte Agnès
Jacques BUGARD Quatrième station du chemin de Croix
Jean CARTAN L’Ours et la Lune, ouverture
Monic CECCONI La Muse qui est la Grâce
Jacques CHAILLEY Le Cantique de la Rose
Jacques CHARPENTIER La Femme et son ombre, version orchestrale du ballet, Lyon, Théâtre des Célestins, 15 mars 1968
Antoine CHIAPPARIN La Muse qui est la Grâce
Paul COLLAER L’Otage, musique de scène *
Guy-Ange CORDOVAL Le chant du coucou
Michel DECOUST Cent Phrases pour éventails**
Antal DORATI Le Chemin de la Croix
James DUCHAMP-LACOURT Le chant du coucou
Marcel DUPRÉ Le Chemin de la Croix, orgue et chœur **
Thierry ESCAICH Le Chemin de la Croix, Improvisations **
Simone FÉJARD La Vierge à midi
Michel FLEURANT-LAGIER Parmi les bambous
Madeleine FUMET Catherine d’Alexandrie, Examen de conscience, Insomnie II, Je dors, Jugement, Mois de Marie, Psaume 107, Saint Martin
Odette GARTENLAUB Chanson d’automne
Marcel GODARD Saint Matthieu et l’Ange, La main de Dieu fait ma force
Pierre HASQUENOPH Trois Psaumes de la pénitence
Paul HINDEMITH Ite Angeli Veloces : Chant de triomphe du roi David, Custos quid de nocte, Cantique de l’Espérance
Arthur HONEGGER

La Danse des morts, oratorio *

Jeanne d’Arc au Bûcher, oratorio *

Le Soulier de satin*, musique de scène

Tête d’Or*, musique radiophonique

Connaissance de Paul Claudel, musique de film

Trois poèmes de Paul Claudel : Sieste, Le Delphinium, Le rendez-vous, mélodies pour chant et piano

Yoshio IZUMI La Femme et son ombre,
Dom Maxime JACOB Le Chemin de la Croix, Phrases pour éventails, mélodies
René JANNONE Protée, musique de scène
Pierre JANSEN Deux poèmes de Paul Claudel
Maurice JARRE La Ville, musique de scène, Strasbourg, 20 juin 1955
Lucien JEAN-BAPTISTE Le Chemin de la Croix
André JOLIVET

L’Otage, musique de scène, Comédie Française, 23 mai 1950

Le Livre de Christophe Colomb, musique pour la radio française, 21 février 1947

Olivier KASPAR L’Annonce faite à Marie, opéra (inédit) **
Sakichi KINEYA La Femme et son ombre, mimodrame
Georgy KOSA La Vierge à midi, mélodie
Thierry LANCINO L’Esprit et l’Eau (Cinq Grandes Odes), œuvre vocale **
Louis LANTOINE L’Annonce faite à Marie, opéra (inédit)
Hugues LECLAIR Mélodies pour éventail (Approche ton oreille, Le monde est si beau, Éventail)
Stéphane LEACH Le Soulier de satin, musique de scène (Olivier Py, 2003)
Édith LEJET Quatre petits poèmes d’après le chinois
LEJEUNE-BONNIER La Vierge à midi
Christina LOF L’Homme et son désir, musique pour ballet
Marie LUCAS

12e Station, (voix, piano, vibraphone, ondes Martenot, timbales)

Sombre Mai

François-Bernard MÂCHE L’Annonce faite à Marie, musique originale du film d’Alain Cuny
Charles MEYER Stabat Mater, oratorio
Darius MILHAUD

L’Homme et son désir, (Quatuor vocal, 2 fl., 1 bh., 2 cl., 3 trp., 1 h.C., batteries), chorégraphie Jean Borlin, Paris, Théâtre des Champs-Élysées, 6 juin 1921

L’Orestie : L’Agamemnon et Les Choéphores (musique de scène) ; Les Euménides opéra *

Le Livre de Christophe Colomb, opéra et musique de scène *

Saint Louis roi de France, opéra

L’Annonce faite à Marie 1e version
et 2e version *

Protée 1e version, 2e version *

Ô bienheureuse Lumière, soprano et orchestre

La nuit à la véranda, Décembre, Dissolution, Ardeur, Tristesse de l’eau, Le Point, La Descente, 7 poèmes de Connaissance de l’Est, mélodies

Chanson d’Automne, Ténèbres, Sombre mai, Obsession, baryton solo

Le Départ, l’Azalée, d’après Coventry Patmore, mélodies

Le Cygne, inédit

Les Deux Cités, la Paix, La Guerre, cantates

Cantique du Rhône, chœur

Psaumes 129, 145, 147, 136, 128, 127, cantate, chant et orchestre de chambre – Psaume 121, chœur d’hommes a cappella

La Sagesse, oratorio *

Pan et Syrinx, chant et orchestre de chambre

L’Histoire de Tobie et de Sara, musique de scène

Invocation à l’Ange Raphaël, chœurs et orchestre

Le Repos du septième jour, musique pour la radio

 

Louis NICOLAOU Saint François Xavier, Pour la fête de Sainte Agnès, La Visitation, La Vierge à midi, Notre-Dame Auxiliatrice, Louanges à la Sainte Vierge, Vers d’exil
Gzeslaw NIEMEN Le Livre de Christophe Colomb, opéra
Antoine d’ORMESSON Le Chemin de la Croix
Jean PAGOT

Psaume 6, chant et orgue

Psaume 101, chœur

Bernard PARMEGIANI Abel Abeth, chorégraphie de Christine Bastin, Laon, 31 mai 1990
Max PINCHARD La Messe là-bas (ensemble vocal, flûte, clarinette, trompette, percussion)
Henri POUSSEUR Phonèmes pour Cathy, chant
Yves PRIN

L’Annonce faite à Marie, musique de scène (Christian Schiaretti, 2005) **

Rituel. Claudel répond les Psaumes**, Brangues, 25 juin 2005

Les émotions passagères** quatre mélodies

Denise ROGER Dissipabitur capparis, Gelée blanche, Prière pour le dimanche matin
André ROOS Le Soulier de satin, musique de scène
Renzo ROSSELLINI L’Annonce faite à Marie, opéra
Joseph RYELANDT Le Chemin de la Croix, déclamation et orchestre
Guy SACRE Mélodies sur des poèmes de Paul Claudel. Sept Phrases pour éventails, Six nouveaux éventails **
Eugénie SAUNIER La Vierge à midi
Maria SCIBOR L’Annonce faite à Marie *, musique de scène
 

Le Père humilié *, musique de scène

Dodoitzu, 26 mélodies pour soprano et piano

Chansons sur des poèmes chinois, 7 mélodies pour piano

Air de Syrinx, chœur

Jean-Marc SERRE Le cygne**
Henri STIERLIN-VALLON Le Chemin de la Croix
Germaine TAILLEFERRE Sous le rempart d’Athènes,
musique de scène *
Alexandre TCHEREPNINE La Femme et son ombre, ballet, Théâtre Marigny, 14 juin 1948
Mojibê TOKIWAZU La Femme et son ombre, mimodrame
Émile TOURNAND Saint Jean l’Évangéliste, chant et orgue
Jacques VEYRIER La Messe là-bas, orchestre et choeur
Lucie WEILER Air de Syrinx
François ZIBERLIN Parmi les bambous

 

* Pour les œuvres de Claudel marquées d’un astérisque, voir ci-dessous le Document II établi par Pascal Lécroart et concernant « Les œuvres dramatiques accompagnées de musique 1913-1933 ».

** Pour les œuvres de Claudel marquées de deux astérisques, voir ci-dessous le Document III établi par Pascal Lécroart, Marion Navone,Thierry Ravassard, Jean-Noël Segrestaa.

 

Document II : présentation des œuvres dramatiques de Claudel conçues en collaboration avec des musiciens

(Extrait de l’ouvrage de Pascal Lécroart, Paul Claudel et la rénovation du drame musical, Liège, Mardaga, 2004, p. 345-356)

Nous proposons, pour chaque ouvrage, un résumé succinct de l’intrigue, puis une présentation de la partie musicale comportant les effectifs requis. Dans le cas des musiques de scène, nous indiquons les différentes sections, renumérotées en début de chaque acte, et leur minutage ou/et le nombre de mesures. Pour les oratorios, oratorios dramatiques et drames musicaux, nous nous limitons à la durée globale.

Pour l’orchestration, nous employons les abréviations reconnues, notamment les chiffres signalant le nombre d’instrumentistes pour les bois et les cuivres, dans l’ordre : flûte, hautbois, clarinette, basson – cor, trompette, trombone, tuba.

 

1. Les musiques de scène

1.1. L’Annonce faite à Marie (1912)
1.1.1. L’intrigue :

Prologue : Nous sommes «à la fin d’un Moyen-Âge de convention». Violaine, fille d’Anne Vercors et sœur de Mara, rencontre à l’aube l’architecte Pierre de Craon sur le point de partir de la ferme de Combernon après avoir profité de l’hospitalité. Pierre de Craon, qui a naguère tenté de violer la jeune fille, a depuis contacté la lèpre. Violaine, tout à la joie d’épouser prochainement Jacques Hury, prise de compassion, embrasse Pierre, mais ce baiser est surpris par Mara.

Acte I : Anne Vercors annonce son départ en pèlerinage à Jérusalem le jour même. Il confie sa ferme à Jacques qui doit épouser Violaine ; mais Mara, jalouse, intrigue avec sa mère car elle veut épouser Jacques.

Acte II : Mara a raconté à Jacques le baiser échangé entre Pierre de Craon et Violaine, mais il refuse de la croire. Néanmoins, quand Violaine lui montre la première tache sur sa peau due à la maladie, il la repousse durement et elle doit quitter Combernon.

Acte III : Alors que les paysans se réjouissent, le soir de Noël, et parlent du roi de France en marche vers Reims avec Jeanne d’Arc à son côté, Mara est à la recherche de Violaine, lépreuse et aveugle, qui vit misérablement en recluse dans une caverne. Mara a épousé Jacques ; elle raconte à sa sœur la mort de leur mère mais vient surtout la voir car son enfant vient de mourir. Elle demande à sa sœur de le ressusciter. Au cours de la lecture de l’Office de Noël, Violaine le fait revenir à la vie.

Acte IV (première version) : Pierre de Craon, guéri depuis le baiser que lui a donné Violaine, rapporte le corps inanimé de la lépreuse à Combernon. Jacques Hury, d’abord méfiant, apprend de Violaine mourante toute la vérité. Anne Vercors, revenu de Jérusalem, découvre la maison vide. Quelque temps plus tard, les quatre personnages restant se retrouvent. Mara reconnaît devant tous qu’elle a tué sa sœur, cependant qu’Anne Vercors parvient à faire triompher l’esprit de réconciliation ; les cloches de l’abbaye de Monsanvierge, qu’on croyait abandonnée, résonnent.

Acte IV (version de 1938) : Anne Vercors revient à Combernon, portant le corps inanimé de Violaine. Mara avoue tout, laissant Jacques désespéré. Violaine reprend connaissance et meurt réconciliée avec le monde.

 
1.1.2. La partition de Darius Milhaud (opus 117, 1932)

Formation :

Voix : quatuor vocal.

Orchestre : 1 flûte échangeant avec le piccolo), 1 clarinette, 2 saxophones, piano, orgue, 2 ondes Martenot, timbales, percussions (vibraphone, tambourin provençal).

Construction :

Prologue : 1. L’aurore (Ouverture) (68 mesures) 2. L’Angélus (49 mesures) 3. Interlude (51 mesures)

Acte I : 1. Le loriot (31 mesures) 2. Les adieux (58 mesures) 3. Le départ (58 mesures)

Acte II : 1. Interlude A (35 mesures) 2. Interlude B (24 mesures)

Acte III : 1. Les Géants (61 mesures) 2. L’hiver (28 mesures) 3. Au loin (78 mesures) 4. Le miracle (124 mesures) 5. Triomphe du Roi (30 mesures)

Acte IV : 1. Choral (52 mesures) 2. Chant funèbre (74 mesures) 3. Marguerite de Paris (7 mesures) 4. Final (60 mesures)

 
1.1.3. La partition de Louise Vetch (1941)

Formation : 1 soprano solo, 1 voix d’enfant, chœur a cappella, trompette pour l’acte III.

Construction :

Prologue : 1. Avant-prologue (1’35) 2. La cloche de l’Angélus (1’) 3. «Il est venu l’été si doux» (40’’)

Acte I : 1. Le loriot (5’’) 2. Marguerite de Paris (25’’) 3. Echo de Marguerite de Paris (15’’)

Acte II : 1. Salve Regina (repris de la liturgie romaine) 2. «Amica mea» (55’’)

Acte III : 1. Trompette solo (35’’) 2. «Memento homo» (1’) 3. «Que la terre s’ouvre…» (25’’) 4. «Annuntio vobis…» (1’30) 5. «Ave Maria» (1’) 6. Cloches (10’)

Acte IV : 1. «Soror nostra Lucia» (40’’) 2. «C’est l’alouette» (35’’) 3. Reprise de Marguerite de Paris 4. Gloria (40’’) ou, depuis 1948, «Ecce quomodo moritur justus» (2’)

 
1.2. L’Otage (1910)
1.2.1. L’intrigue

Acte I : Nous sommes sous l’Empire, dans le château des Coûfontaine, un soir de tempête. Georges de Coûfontaine, royaliste banni du pays, a délivré le Pape Pie ; avant de repartir, il le confie à sa cousine Sygne, gardienne du château, depuis toujours amoureuse de lui.

Acte II : Toussaint Turelure, ancien révolutionnaire devenu préfet et baron d’Empire, a appris que le pape était gardé dans le château. Il fait chanter Sygne : qu’elle l’épouse, sinon il s’empare du pape. Malgré un serment qui la lie à Georges, encouragée par le curé du village, elle finit par se soumettre.

Acte III : Nous sommes à Paris, alors que l’Empire va tomber. On célèbre le baptême du fils de Turelure qui attend, pour négocier au mieux la reddition de Paris et sa conversion au royalisme, l’envoyé de Louis XVIII : il s’agit de Georges de Coûfontaine. Après une longue conversation avec Sygne, Georges tente de tirer sur Turelure, mais Sygne reçoit volontairement le coup tandis que Turelure, répliquant, tue Georges. Sygne, agonisante, refuse jusqu’au bout le pardon.

 
1.2.2. La partition de Paul Collaer

Formation : un chœur parlé à quatre voix, percussions (wood-block, caisse claire, tambourin provençal, sifflet, triangle, métronome, machine à vent). La musique du dernier acte recourt en plus à deux violons, une trompette, une grosse caisse, un tambour et une cymbale.

Construction :

Acte I : 1. La tempête (42 mesures) 2. La girouette (20 mesures) 3. Coups de vent (13 mesures) 4. Psaume (13 mesures suivies d’une partie non mesurée) 5. L’eau tombe (9 mesures) 6. Final (37 mesures)

Acte III : 1. et 2. Bruitages pour le baptême 3. Bruit de trompettes au loin. 4. Bruitage après l’échange de coups de feu.

 
1.3. L’Ours et la lune (1917)
1.3.1. L’intrigue

Pendant la Première Guerre mondiale, dans un camp de prisonniers en Allemagne, un prisonnier reçoit la visite de la Lune qui l’entraîne au pays des rêves, représenté par un théâtre de marionnettes (scène 1). On y trouvera un Ours en peluche, la Lune, un Chœur, un Rhabilleur (scène 2), et un Aviateur, Paul, qui a été amputé de ses pieds. Il pense à une femme qui a repoussé ses avances. Une certaine Rhodô apparaît : elle était amoureuse du beau-frère de Paul, mort à la guerre, et a pris en charge ses enfants orphelins en travaillant dans une usine d’armement. On évoque un mariage entre Rhodô et l’Aviateur ; Rhodô récupère un diamant surgi du ventre de l’Ours (scène 3). Tous les personnages finissent par disparaître dans une voiture (scène 4). Le jour se lève, tandis que le Prisonnier souhaite conserver le souvenir de son rêve (scène 5).

 
1.3.2. La partition de Milhaud (sans numéro d’opus, 1918)

Formation : 3 voix parlées, tambour.

Construction : trio parlé de 17 mesures situé à la fin de la scène 2.

 
1.4. Le Père humilié (1916)
1.4.1. L’intrigue

Acte I : Nous sommes à Rome, en 1869, dans les jardins d’une villa où se donne une fête. Orso de Homodarmes a chargé son frère Orian de parler de son amour à une jeune fille, Pensée. C’est la fille de Sichel et de Louis Turelure, ambassadeur de France. Elle est aveugle, mais parvient à le dissimuler. Orian et Orso, tôt orphelins, ont été élevés par le Pape, et Orian ressent peser sur lui le poids d’une vocation religieuse ; il n’empêche que, lors de leur dialogue, Orian et Pensée s’avouent leur amour réciproque.

Acte II : Orian et Orso consultent le Pape. Orso voudrait que son frère reconnaisse son amour et épouse Pensée à sa place, mais Orian s’y oppose. Le Pape rappelle Orian à sa vocation.

Acte III : Rome a été prise au Pape et les deux frères, engagés dans le conflit, ont perdu. Pensée retrouve Orian, mais les deux jeunes gens décident de se séparer et Pensée renonce au projet de mariage avec Orso.

Acte IV : Nous sommes à Rome en janvier 1871. Pensée est enceinte d’Orian et sent l’enfant tressaillir en respirant l’odeur d’une corbeille de tubéreuses. Orso survient ; les deux frères s’étaient engagés dans l’armée française ; Orian a été tué et son frère est parvenu, sous le tir de l’ennemi, à prélever son cœur, abandonnant le corps. C’est ce cœur qui a été placé dans le pot des tubéreuses. Orso épousera Pensée, donnant ainsi un nom au fils de son frère.

 
1.4.2. La partition de Louise Vetch (1946)

Formation :

Voix : 1 soprano, 1 alto, 1 ténor, chœur à quatre voix.

Orchestre : flûte, trompette, tambour, orgue, cordes.

Construction :

Acte I : 1. Lever du rideau et valse (2’) 2. Valse (2’45)

Acte II : Sérénade (50’’)

Acte III : Lever du rideau (45’’)

Acte IV : 1. Lever du rideau (40’’) 2. Ave Maria (1’05) 3. Final (1’40)

 
1.5. Protée
1.5.1. L’intrigue

Première version (1913) :

Acte I : La nymphe Brindosier s’ennuie, prisonnière sur l’île du dieu Protée. Elle compte profiter de l’arrivée sur l’île du bateau de Ménélas, de retour de la guerre de Troie avec Hélène, pour partir ; elle monte un stratagème avec la complicité de Protée : Hélène la remplacera à son côté.

Acte II : Grâce aux pouvoirs de Protée, Brindosier passe, aux yeux de Ménélas, pour la vraie Hélène, et les Satyres pour ses suivantes. Le bateau part pour la France, tandis que l’île se trouve enlevée au ciel, Hélène devenant, grâce à Jupiter, une étoile. Protée se retrouve seul.

Deuxième version (1926) :

C’est essentiellement la fin de l’acte II qui est modifiée avec une présence musicale plus affirmée. L’île est engloutie dans la mer, et la pièce se termine par un long monologue de Protée.

 
1.5.2. La troisième partition de Milhaud (op. 17, 1919)

Formation :

Voix : chœur d’hommes.

Orchestre : 3.3.3.4. – 4.3.3.1., célesta, harpe, timbales, percussions (triangle, fouet, cymbales, tambour, grosse caisse, tam-tam), cordes.

Construction :

Acte I : 1. Ouverture (4′) 2. Chœurs des Satyres (4 interventions : "Lent" (16 mesures), "Vif" (16 mesures), "Très vif" (8 mesures), "Lent" (4 mesures) 3. Prélude et fugue (3’40) 4. Le repas des phoques (6 interventions successives de l’orchestre) 5. Cinéma (4’35).

Acte II : 1. Pastorale (6’40) 2. Nocturne (2’30) 3. Final (13 mesures d’orchestre, avec des reprises intermédiaires possibles, qui poursuivent la musique du Nocturne, puis «Chœur de la mer» incluant une page orchestrale de 26 mesures, des percussions qui soutiennent le chœur des Satyres, une introduction orchestrale de 25 mesures avant le nouveau développement du chœur des Satyres, le chant «Marguerite elle est malade…» soutenu par l’orchestre, enfin le «Chœur des Phoques» sur les paroles prévues par Claudel, soutenu par l’orchestre qui conclut seul et modestement le passage.

 
1.5.3. La quatrième partition de Milhaud (op. 341, 1955)

Formation : quatuor instrumental formé d’une flûte, d’un basson, d’un violon et d’un violoncelle. Un chœur formé par l’ensemble de la troupe chante à l’unisson à la fin de la pièce.

Construction :

Acte I : 1. Ouverture (1’30) 2. Interventions (3 esquisses musicales de quatre à cinq mesures, proches du bruitage, correspondant aux interventions des satyres sur "méééé!") 3. Entrée de Ménélas et d’Hélène (1′) 4. Interlude entre les scènes III et IV (1′ pouvant être doublée) 5. Les Phoques (succession de huit esquisses musicales de 5 à 8 mesures, puis une «fin de scène» (1’).

Acte II : 1. Ouverture (1’45) 2. Monologue du Satyre-Majordome. 3. Entrée de Brindosier (32 ») 4. Scène V (les personnages chantent, soutenus par l’orchestre, face au public). 5. Danse de l’envoyé de Jupiter et d’Hélène (35 ») 6. Solitude de la mer (20’’) 7. Chanson «Marguerite elle est malade…» 8. Musique sous-marine (51 mesures).

La partition comporte encore deux pages intitulées «Suppléments pour modifications récentes» : 1. Le navire (21 mesures) 2. Les Satyres (4 mesures d’onomatopées en boucle) 3. Le Tonnerre (5 mesures) 4. Ritournelle (4 mesures).

 
1.6. Le Soulier de satin (version pour la scène de 1943)
1.6.1. L’intrigue

Première partie

Première journée : Après une Ouverture musicale, l’Annoncier présente la pièce : «La scène de ce drame est le monde et plus spécialement l’Espagne à la fin du XVIe siècle, à moins que ce ne soit le commencement du XVIIe siècle». Puis il laisse la parole au Père Jésuite, frère de Rodrigue, qui fait une dernière prière avant que le bateau sur lequel il est attaché ne sombre définitivement ; il demande à Dieu de faire de son frère un homme blessé par l’amour humain afin qu’il s’ouvre à la transcendance (scène 1). Le vieux juge Don Pélage confie à Don Balthazar la mission de conduire son épouse Doña Prouhèze à Cadix, accompagnée de sa servante noire Jobarbara, tandis que lui-même doit régler ailleurs le mariage des filles de sa cousine, Doña Viriana (scène 2). Prouhèze rencontre Don Camille, cousin de Pélage, qui tente de l’attirer et lui donne rendez-vous à Mogador, en Afrique (scène 3). Après une conversation avec Balthazar où elle lui parle de son désir de s’échapper pour rejoindre Rodrigue, Prouhèze prie la Vierge et lui laisse son soulier afin qu’elle ne puisse aller vers le mal que d’un pied boiteux (scène 5). Le roi d’Espagne choisit Rodrigue pour le représenter en Amérique (scène 6). Doña Musique, fille de Doña Viriana, a refusé d’obéir à Don Pélage et s’est enfuie, rejoignant accidentellement Balthazar et Doña Prouhèze. Elle est sûre de trouver le bonheur en épousant le Vice-Roi de Naples dont un Sergent napolitain lui a parlé (scène 8 et 9). Rodrigue confie à son serviteur chinois son amour pour Prouhèze (scène 7). Croyant bien faire, il tue Don Luis qui voulait enlever Doña Isabel aux mains d’un frère tyrannique. Il se trouve grièvement blessé (scène 10). Prouhèze s’échappe pour rejoindre Rodrigue ; l’Ange Gardien ne peut que constater la situation (scène 12). Balthazar se trouve assiégé par les hommes de Pélage à la poursuite de Musique qui s’est, elle aussi, enfuie ; il meurt lors de l’assaut (scène 14).

Deuxième journée : L’Annoncier enchaîne les deux journées (scène 1). Doña Honoria, qui veille toujours Rodrigue, son fils convalescent, reçoit la visite de Don Pélage venue chercher son épouse, présente au château mais sans avoir revu Rodrigue (scène 2). Il propose à Prouhèze une autre tentation : prendre le commandement à Mogador à la place de Camille dont elle ferait son lieutenant. Elle accepte cette mission impossible (scène 3). Rodrigue, à la poursuite de Prouhèze (scène 6), gagne Mogador, mais Camille lui transmet le message de Prouhèze : elle refuse de le rejoindre (scène 9). Musique, elle, a trouvé son Vice-Roi (scène 8). Deux scènes allégoriques, celle de l’Ombre Double (scène 10) et celle de la Lune (scène 11) concluent cette journée sur l’image de la séparation ici bas de Rodrigue et Prouhèze.

Deuxième partie et épilogue

L’Annoncier fait un résumé rapide de la situation ; une lettre de Prouhèze à Rodrigue où elle lui demande son secours peine à trouver son destinataire (scène 1). L’Ange Gardien explique à Prouhèze le sens de son sacrifice amoureux (scène 4). Rodrigue, Vice-roi, qui a conquis Almagro à son service (scène 2) et a pour maîtresse Doña Isabel, part pour Mogador dès que la lettre de Prouhèze lui parvient enfin (scène 5 et 7). Don Camille obtient de Prouhèze son renoncement à rejoindre Rodrigue, alors même que son mari, Don Pélage, est mort (scène 6). Rodrigue parvient devant Mogador, décidé à prendre la ville déjà assiégée par les Mores (scène 8). Camille, devenu Ochiali le Renégat, a épousé Prouhèze. C’est elle qu’il envoie comme émissaire ; elle révèle à Rodrigue le sens de leur amour impossible : une croix beaucoup plus féconde que leur union terrestre. Elle lui confie sa fille avant de rejoindre Don Camille dans la citadelle qui doit exploser le soir même afin d’éviter une capitulation face aux Mores (scène 9).

Epilogue : l’Annoncier résume succinctement l’action de la quatrième journée originelle (scène 1). Rodrigue, devenu un pauvre miséreux qui doit être vendu comme esclave, n’a plus que sa fille adoptive Sept-Epées, partie rejoindre à la nage le bateau de Don Juan d’Autriche. Des soldats se moquent de lui et de sa jambe de bois avant de le donner à une Religieuse qui récupère toutes les vieilleries. Un coup de canon résonne : Doña Sept-Epées est sauvée. «Délivrance aux âmes captives», conclut Frère Léon (scène 2).

 
1.6.2. La partition d’Honegger (H. 165, 1943)

Formation :

Voix : 1 soprano et 1 baryton.

Orchestre : clarinette, trompette, percussions (grosse caisse, cymbales, maracas, caisse claire, tam-tam, triangle), piano, ondes Martenot, cordes.

Construction :

Première partie

Première journée : 1. Ouverture (71 mesures) 2. La mer (23 mesures réparties en quatre sections distinctes, A, B, C, D, cette dernière ayant pour titre «planitude de la mer») 3. La Vierge (11 mesures) 4. Reprise du 3. avec changement d’orchestration : les ondes prennent la partie de trompette 5. Rumba de Jobarbara (75 mesures) 6. L’Ange Gardien (12 mesures) 7. Diverses interventions chantées a cappella pour la scène 14 8. Voix de Musique (21 mesures)

Seconde Journée : 1. Prélude pour la seconde journée (25 mesures) 2. Chœur de l’épreuve (trois sections indépendantes : A : 12 mesures, B : 16 mesures et C : 11 mesures) 3. Saint-Jacques (14 mesures) 4. Interventions pour le début de la scène 8 : Thème de Doña Musique (4 mesures), Forêt vierge (3 mesures), Ruisseaux (3 mesures), La Mer (2 mesures) 5. Sicile (14 mesures, puis 3 mesures de «cors siciliens» au cours de la scène) 6. L’Ombre double (40 mesures) 7. La Lune (3 sections indépendantes : A : 32 mesures, B : 28 mesures, C : 7 mesures)

Deuxième partie et épilogue

1. Interventions pour la scène 1. Doña Musique à Prague (5 mesures), Rodrigue (4 mesures), la lettre (12 mesures) 2. Intervention pour la scène 4 (21 mesures) 3. Interventions pour la scène 5 : Petit orchestre sur la scène (16 mesures), puis 7 sections indépendantes : A : 12 mesures, B : 2 mesures, C : 5 mesures de chant puis 5 mesures de l’orchestre sur la scène, D : 5 mesures, E : 9 mesures, F : 2 mesures, G : 16 mesures de l’orchestre sur scène se superposant à 8 mesures de chant accompagné 4. Rythme (4 mesures) 5. Mort de Prouhèze (30 mesures) 6. Marche funèbre (15 mesures) 7. Scène finale (7 sections indépendantes : A : 14 mesures, B : 9 mesures, C : reprise de A «un peu moins lent», D : 21 mesures, E : 10 mesures, F : 25 mesures, G : 9 mesures)

 
1.7. Sous le rempart d’Athènes (1927)
1.7.1. L’intrigue

Un Etranger, aveugle, accompagné d’une jeune fille, parvient devant le rempart d’Athènes afin d’honorer la mémoire du savant Hermas. Un homme, surnommé le Paphlagonien les a rejoints en route. Il interroge l’Etranger à la manière des sophistes afin de lui faire prendre conscience du sens véritable des découvertes d’Hermas : ce qui compte, c’est moins le résultat de l’opération, établi et fixe, que l’opération elle-même, toujours en devenir, qui nous associe au monde et à sa dynamique. Survient alors le descendant d’Hermas qui évoque l’épouse du savant et lui révèle les douze colonnes du monument établi en son honneur.

 
1.7.2. La partition de Germaine Tailleferre (1927)

Formation : inconnue, puisque seule la réduction manuscrite nous est parvenue. Les quelques indications du manuscrit montrent la présence d’une timbale, de cordes, d’une flûte, d’une clarinette et d’un hautbois. Désiré Dondeyne a réalisé une orchestration pour 2.1.2.2. – 0.0.0.0., percussions (timbale, vibraphone, glockenspiel, xylophone), harpe et cordes.

Construction : soutien musical constant assuré par la permanence a minima d’un roulement de timbale ; on dénombre quatre développements musicaux autonomes. Les pages 7 et 9 à 22 de la partition manquent, sur un total de 48 pages.

 

2. Oratorio et oratorios dramatiques

2.1. La Danse des morts (1938)
2.1.1. L’intrigue

Citant le début du chapitre XXXVII d’Ezéchiel en lien avec d’autres textes bibliques, le Récitant et le chœur rappellent la puissance de Dieu capable de faire revenir à la vie par son verbe des ossements desséchés (scène 1). C’est ainsi que se reconstitue, dans une superposition de chants inattendue, une danse des morts médiévale, incluant toutes les classes sociales de l’humanité (scène 2). Alors s’exprime la souffrance d’un homme seul citant Job (scène 3), à laquelle le chœur s’associe par des sanglots (scène 4). Le Récitant réaffirme la puissance de Dieu et interprète ce retour à la vie comme un retour possible du peuple d’Israël sur sa propre terre (scène 5). La vision du Christ en croix montre qu’il est le chemin véritable pour parvenir à l’unité en Dieu qui passe par la constitution de l’Eglise (scène 6 et 7).

 
2.1.2. La partition d’Honegger (H. 131)

Formation :

Voix : 1 récitant. 1 soprano, 1 contralto et 1 baryton, chœur mixte à quatre voix.

Orchestre : 2.2.2.2. – 2.2.2.0., piano, orgue, timbales, percussions (grosse caisse, cymbales, crécelle, tambour, tam-tam, triangle, woodblock), cordes.

Construction : musique continue sauf deux très brèves interventions du Récitant au début des scènes 1 et 5.

Durée : environ 30’

 
2.2. Jeanne d’Arc au bûcher (1934)
2.2.1. L’intrigue

Prologue : Alors que le chœur, citant la Bible, fait le portrait d’une France dévastée, une voix parlée rappelle : «Il y eut une fille appelée Jeanne».

Jeanne, attachée au poteau du bûcher, comme perdue et amnésique, voit saint Dominique s’avancer vers elle. Il vient lui faire la lecture du livre de son existence afin d’en révéler le sens sacré (scène 1 et 2). Le chœur rappelle les accusations lancées contre Jeanne (scène 3). Frère Dominique lui montre son procès mené par Porcus, incarnant l’évêque Cauchon (scène 4). Puis, pour répondre aux questions de Jeanne, il reconstitue, sous la forme d’une partie de cartes, les transactions sordides qui ont mené à son arrestation (scène 5 et 6). Jeanne entend à nouveau les voix de sainte Catherine et sainte Marguerite (scène 7) et revoie le peuple qui se réjouit de se retrouver uni alors que le roi va se faire sacrer à Rheims (scène 8). Frère Dominique a achevé sa lecture, et c’est Jeanne qui lui explique son épée en lui montrant des scènes de son enfance (scène 9). Ayant retrouvé le sens de son existence et de sa mission, confiante en l’amour de Dieu, elle est prête à affronter l’épreuve du bûcher. D’abord effrayée, elle accepte le sacrifice, soutenue par la Vierge, et se trouve ainsi délivrée. «Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime», conclut le chœur (scène 11).

 
2.2.2. La partition d’Honegger (H. 99, 1935)

Formation :

Acteurs : Jeanne, frère Dominique et deux récitants en version oratorio ou une dizaine d’acteurs et de figurants en version scénique.

Voix : 2 sopranos, 1 contralto, 1 ténor, 1 basse, 1 voix d’enfant, chœur mixte à quatre voix et chœur d’enfants.

Orchestre : 2.2.3.4. – 0.4.4.0. et 3 saxophones, célesta, deux pianos transformés en clavecins à l’aide d’une tringle à la scène 6, ondes Martenot, timbales, percussions (tam-tam, tambourin, caisse claire, grosse caisse, cymbales), cordes.

Construction : musique continue, avec 3 interruptions qui laissent place au dialogue parlé (scènes 2, 5 et début de 6 dans le texte ou 5 dans la partition, et 8)

Durée : environ 1H10

 
2.3. La Sagesse (1934-35) 
2.1.1. L’intrigue

Première partie : La scène représente un temple en ruines. Le chœur chante un climat de désolation. Il interroge une femme prosternée entre deux colonnes, la Sagesse, et l’encourage à reprendre ses vêtements de pèlerine afin de «rechercher ce qui était perdu».

Deuxième partie : Le chœur chante en latin le texte de la parabole du festin emprunté à Matthieu et à Luc, tandis que, sur scène, la Sagesse et ses servantes ne parviennent pas à détourner les hommes de leurs occupations, représentés par des groupes passant sur des tapis roulants

Troisième partie : la Sagesse et ses servantes rentrent bredouille. Devant ce «désert d’hommes et d’âmes», il ne reste qu’un moyen : inviter tout le rebut de la société, par la force s’il le faut, à entrer.

Quatrième partie : la scène représente un chantier en construction. Les ouvriers, c’est-à-dire ces hommes qu’on a forcés à venir, reprochent à la Sagesse d’être devenus des esclaves. Elle leur montre le fruit de leur travail : la nouvelle Jérusalem. Un festin s’organise avec, au centre, l’Agneau pascal, tandis que le chœur chante les Béatitudes.

 
2.2.2. La Partition de Milhaud (op. 141, 1935)

Formation :

Voix : 1 récitante. 1 soprano, 1 alto, 1 ténor et 1 baryton, chœur mixte à quatre voix.

Orchestre : 2.3.4.3. – 2.3.3.1 et 2 saxophones, harpe, timbales et percussions, cordes.

Construction : musique continue, sauf au début de la quatrième partie qui inclut un court dialogue. Chaque partie, sauf la première, a son ouverture.

Durée : environ 1H10

 

3. Le Livre de Christophe Colomb (1927)

3.1. L’intrigue

Première partie : Une procession apporte solennellement «le Livre de la Vie et des voyages de Christophe Colomb» (scène 1). Après une prière (scène 2) et une intervention chantée entrecroisant la Genèse et la colombe de Noé (scène 3), l’Explicateur commence la lecture en évoquant la fin misérable de Christophe Colomb dans une auberge à Valladolid (scène 4). La postérité, représentée par le chœur, l’invite à la rejoindre pour observer sa propre histoire : il devient Christophe Colomb II (scène 5). Tandis qu’un ballet évoque la décadence de la cour d’Espagne, un Opposant et un Défenseur s’opposent au sujet de Colomb (scène 6). Alors qu’on évoque le symbolisme de son nom, trois scènes muettes montrent la Reine Isabelle enfant attachant une bague à la patte d’une colombe (scènes 7 à 9). Elle rejoint le jeune Christophe Colomb à Gênes rêvant au grand départ en lisant l’histoire de Marco Polo (scène 10). Christophe Colomb rencontre aux Açores un marin naufragé qui meurt en lui révélant qu’«il y a une terre vers l’Ouest» (scène 11). Mais son entreprise se heurte aux problèmes financiers et aux intrigues de palais (scènes 12 et 13). Isabelle en prière se rappelle avoir vu l’anneau de son enfance au doigt de Colomb venu la supplier et va ainsi l’aider (scène 14). Les caravelles vont partir de Cadix (scène 15) tandis que les dieux mexicains déclenchent une tempête pour tenter de le décourager (scène 16). Christophe Colomb doit faire face à la révolte de ses marins (scène 17), mais l’apparition de l’Amérique ramène la cohésion au sein de l’équipage, et le chœur entonne un Te Deum (scène 18).

Seconde partie : Les promesses de cette découverte n’ont pas été tenues. L’Explicateur annonce «le temps de l’épreuve» pour Christophe Colomb (Entr’acte). Le Roi d’Espagne consulte ses conseillers pour savoir que faire de Christophe Colomb (scène 1). Le chœur se révolte : le drame ne fait pas la part belle au spectacle ; l’Explicateur reprend, non sans difficulté, sa lecture (scène 2). On retrouve Christophe Colomb enchaîné au mât du navire qui le ramène en Espagne ; le bateau est pris dans une tempête formidable ; le commandant s’en remet à Colomb pour dompter la fureur de l’océan (scène 3). Brutalement, on passe dans la conscience du navigateur qui doit faire face aux accusations du Cuisinier (scène 4). Arrivé en Espagne, Christophe Colomb a été délivré, mais la Reine Isabelle est décédée (scène 5). On retrouve Colomb dans l’auberge de Valladolid ; les deux Christophe Colomb se rejoignent dans la mort. Le drame semble achevé (scène 6) Non, il restait une page ! On retrouve le décor et les personnages de la scène 8 de la première journée, mais transfigurés de blanc : nous sommes au paradis de l’idée. La reine Isabelle attend que Christophe Colomb soit présent pour entrer au Paradis, mais le navigateur refuse de venir et lui envoie sa mule ; c’est sur cet animal que la reine entrera au Ciel (scène 7). La Reine et ses suivantes prient pour que les Portes Eternelles puissent s’ouvrir à Christophe Colomb ; le chœur apporte la conclusion en faisant le lien avec l’histoire de Noé et entonne l’alleluia (scène 8).

 
3.2. Christophe Colomb (version opéra de 1928, revue en 1954)
3.2.1. L’intrigue revue

En 1954, Darius Milhaud a décidé d’intervertir les deux parties avec le concours de Pierre Claudel. Après une introduction qui utilise la musique de l’Entr’acte, l’Explicateur annonce que l’Amérique a été découverte, et remet à plus tard la lecture du livre qui la racontera. Il reprend alors le texte initial de la seconde partie, mais on passe ensuite de la scène 1 à la scène 3, Milhaud renonçant à la scène de la Controverse. Le début du texte de la scène 6 a été légèrement modifié ; en revanche, Milhaud a maintenu les retrouvailles des deux Christophe Colomb, ce qui risque de paraître confus pour les spectateurs. Pour la deuxième partie, le texte de la prière est modifié afin de faire le lien avec la partie précédente et le début de la scène 4 est très légèrement retouché.

 
3.2.2. La partition de Milhaud (op. 102)

Formation :

Acteurs : 2 récitants (L’Explicateur ; l’Opposant puis le Délégué des marins)

Voix : 1 soprano (Isabelle), 1 ténor (le Majordome), 3 barytons (Christophe Colomb I, Christophe Colomb II, le Messager), 1 basse (le Roi d’Espagne puis le Commandant). Pour les autres solistes, ils sont interprétés par des choristes seuls ou par groupes. Chœur mixte à 4 voix.

Orchestre : 3.3.4.3. – 4.3.3.1. harpe, célesta, timbales, percussions (xylophone, caisse claire, caisse roulante, cymbale libre, 2 cymbales, castagnettes, crécelle, fouet, tambour de basque, tambourin, tam-tam, triangle, grosse caisse), cordes.

Construction : originellement, la musique était constante, réduite à la percussion soutenant le discours de l’Annoncier au début de la plupart des scènes, ou à quelques accords tenus, comme dans l’essentiel de la scène de la controverse. En reprenant son œuvre en 1954, Milhaud a opéré des coupures et a laissé une petite place au parlé seul, par exemple pour le texte de l’Annoncier au début de la nouvelle première partie. Seule la version 1954 est disponible en location chez l’éditeur, mais le manuscrit, déposé à la Bibliothèque Nationale, et la réduction publiée dans les années trente permettent de reconstituer la version initiale.

Durée : La version de 1954 dure approximativement 1H25. La version originale, sans coupure et comportant en plus la scène de la controverse (seconde partie, scène 2), comptait 3 465 mesures contre 2 949 actuellement ; on peut donc estimer sa durée à 1H40.

 
3.3. Le Livre de Christophe Colomb (musique de scène de 1952)
3.3.1. L’intrigue

Fidèle au texte original, malgré quelques ajustements pour la fin de la seconde partie.

3.3.2. La partition de Milhaud (op. 318)

Formation :

Voix : chœur mixte à deux voix.

Orchestre : 2.0.1.1 – 0.1.0.0., harpe, percussions (cymbales, cymbale suspendue, grosse caisse, caisse roulante, caisse claire, tam-tam, tambour de basque, triangle, machine à vent, grelots, woodblock), cordes.

Construction :

Première partie : 1. a/ les instruments s’accordent b/ musique de procession (19 mesures reprises normalement trois fois) c/ reprise de a/ d/ sonnerie de trompettes (1 mesure) 2. Scène 3 (26 mesures ; 1’30) 3. Scène 5 (78 mesures réparties en 5 sections, puis 13 mesures ; 2’05) 4. Musique danse des quadrilles : a/ Entrée (8 mesures ; 20’’) b/ texte (12 mesures ; 30’’) c/ Danse Avarice (6 mesures ; 15’’) d/ texte (10 mesures ; 25’’) e/ Danse Vanité (4 mesures ; 10’’) f/ reprise a/ puis d/ g/ Danse Envie (6 mesures ; 15’’) h/ Thème colombe (14 mesures en trois sections ; 35’’) i/ scènes 7, 8 et 9 (20 mesures et deux sections : 50’’) 5. Scène 10 : a/ dernière tirade de Christophe Colomb II (11 mesures 30’’) b/ thème colombe (8 mesures ; 15’’) c/ reprise partielle de 4/ i/ (13 mesures ; 30’’) d/ la bague (6 mesures ; 15’’) 5bis. Scène 11 a/ pantomime (24 mesures ; 1’) b/ (18 mesures ; 45’’) 6. Scène 12 : a/ reprise partielle de 5bis a/ b/ accords guitare 7. Fin scène 12 (27 mesures ; 1’08) 8. Scène 14 a/ état d’âme d’Isabelle (16 mesures ; 1’) b/ prière (8 mesures ; 30’’) c/ naissance du mot Isabelle (4 mesures ; 15’’) d/ chant (12 mesures ; 45’’) 8bis. (16 mesures ; 1’) 9. «Il s’appelait Christophe Colomb» a/ éclatement de la musique (8 mesures ; 10’’) b/ reprise par le chœur (9 mesures ; 10’’) c/ scène 15 : tintamarre du recrutement (3 ritournelles de 9, 9 puis 11 mesures) d/ reprise a/ puis b/ répété trois fois en s’affaiblissant avec conclusion originale de 3 mesures (40’’) 10. Scène 16 a/ Tam-tam : différents rythmes (3 ritournelles de 4, 3, puis 2 mesures) b/ cantiques (10 mesures ; 30’’) c/ danse (27 mesures en trois section ; 1’) d/ danse du barattage (15 mesures ; 1’) 11. Scène 17 : fond sonore vagues, vent, voiles (5 ritournelles de 5, 4, 5, 8 et 8 mesures) 12. Suite scène 17 : a/ musique pp (15 mesures ; 50’’) b/ la colombe (12 mesures ; 40’’) c/ terre (3 mesures ; 10’’) d/ l’Amérique (9 mesures ; 30’’) e/ final (10 mesures ; 35’’)

Deuxième partie : 1. Fanfare de ralliement (4 mesures) 2. Fin scène 1 (24 mesures ; 30’’) 2bis. Scène 2 : quelques reprises ad libitum du chœur sans paroles pour le début de la controverse 3. a/ Fandango – danse du ventre (18 mesures ; 30’’) b/ rapprochement progressif et musical de la tempête (20 mesures ; 2’ avec reprises) c/ ritournelle – cadence d/ premier forte (13 mesures ; 30’’) second forte (reprise d/) troisième forte (24 mesures ; 1’) e/ «Le premier arrive» (13 mesures ; 35’’) f/ «La seconde approche» (28 mesures en 3 sections ; 1’10, puis reprise partielle de e/ g/ «La troisième chose» (3 mesures ; 5’’) 4. Scène 4 : a/ Cris, chants sauvages (7 mesures ; 18’’) b/ chants galériens (6 mesures ; 15’’) c/ ombres (8 mesures ; 20’’) d/ Gênes ? (4 mesures reprises ; 18’’) e/ Lisbonne ? (5 mesures ; 20’’) 5. Fin scène 4 (36 mesures ; 1’20) 6. Chœur liturgique scène 5 (12 mesures ; 30’’) 6bis. Entrée du cortège funèbre (6 sections de 4, 5, 5, 9, 6, puis 18 mesures, avec possibilité de reprises) 7. Scène 7 (20 mesures ; 1’10) 8. a/ Entrée de la mule (21 mesures ; 1’) b/ Alleluia (21 mesures ; 1’10) c/ «Ouvrez-vous, Portes Eternelles !» (25 mesures ; 1’20) d/ Alleluia (28 mesures).

 

4. L’Orestie d’Eschyle, traduction de Paul Claudel

4.1. Agamemnon (traduction de 1892-95)
4.1.1. L’intrigue

Du haut du toit du palais des Atrides, le Veilleur aperçoit les feux qui annoncent la prise de Troie par les Grecs. Il part rapporter la nouvelle à Clytemnestre, non sans une certaine inquiétude. Cette angoisse se retrouve dans le chant du chœur des vieillards. Clytemnestre confirme la nouvelle, puis un héraut arrivé de Troie apporte quelques précisions : une tempête a dispersé les bateaux grecs, séparant Ménélas des autres navires. Enfin, Agamemnon paraît et Clytemnestre l’invite à entrer dans le palais. Cassandre, amenée comme prisonnière, malgré la demande de Clytemnestre, refuse d’entrer ; prise de transes, elle se met à prophétiser et annonce la mort d’Agamemnon. On entend les cris du roi avant que Clytemnestre n’avoue, radieuse, son forfait, malgré les menaces du chœur à son encontre. Egisthe paraît sur scène et manifeste sa participation au meurtre. Le chœur évoque la vengeance et cite le nom d’Oreste.

4.1.2. La partition de Milhaud (op. 14, 1913)

Formation :

Voix : 1 soprano, chœur d’hommes à deux voix.

Orchestre : 3.3.3.2. – 4.3.3.1., harpe, timbales, percussions, cordes.

Construction : Une intervention d’une dizaine de minutes qui réalise musicalement le dialogue chanté entre Clytemnestre et le chœur, correspondant au stasimon dans l’original grec.

4.2. Les Choéphores (traduction de 1913-1914)
4.2.1. L’intrigue

Plusieurs années ont passé. Oreste, revenu à Argos, se rend sur le tombeau de son père. Il y retrouve sa sœur Electre accompagnée d’un chœur de femmes, porteuses d’offrandes funéraires ; elles sont venues à la demande de Clytemnestre pour apaiser l’âme du mort. La vengeance est décidée. Oreste arrive aux portes du palais, se faisant passer pour un voyageur ; il apporte à Clytemnestre la nouvelle de la mort d’Oreste. On le reçoit au palais, mais lorsque Egisthe vient le rencontrer, il le tue. Ayant entendu des clameurs, Clytemnestre survient et son fils la tue. Le chœur se réjouit de cette juste vengeance mais lorsque Oreste reparaît sur scène, il se dit traqué par les Erinnyes et doit fuir. Le chœur se demande quand viendra le terme de ce cycle de vengeances successives.

4.2.2. La partition de Milhaud (op. 24, 1915)

Formation :

Voix : 1 récitant. 1 soprano, 1 baryton, chœur mixte à 4 voix.

Orchestre : 3.3.3.4. – 4.3.3.1., harpe, timbales, percussions (cymbale, 2 grosses caisses, grelots, crécelle, machine à vent, triangle, castagnettes de fer, castagnettes de bois, fouet, tambour de basque, tambourin provençal, caisse roulante, caisse claire, tambour voilé, tam-tam, coups de marteau sur une planche, sifflets, sifflets sirènes dont le son monte avec l’intensité), cordes.

Construction : 1. Vocifération funèbre (6’15) 2. Libation (2’50) 3. Incantation (13’35) 4. Présage (3’05) 5. Exhortation (2’25) 6. La Justice et la Lumière (4’45) 7. Conclusion (1’05).

4.3. Les Euménides (traduction de 1915-1916)
4.3.1. L’intrigue

Acte I : Oreste a trouvé refuge à Delphes dans le sanctuaire d’Apollon. Le dieu qui l’a encouragé à la vengeance l’invite à se rendre à Athènes, tandis que les Erinnyes, attisées par le spectre de Clytemnestre, menacent toujours le jeune homme.

Acte II : Oreste, toujours suivi des Erinnyes, est parvenu à Athènes. Athéna, après avoir entendu les deux parties, organise le jugement.

Acte III : Le procès se déroule, sous la conduite d’Athéna. A l’issue du vote, il y a égalité de voix : Oreste est alors acquitté. Les Erinnyes, d’abord furieuses, acceptent, grâce à la force de persuasion d’Athéna, de devenir les Euménides, c’est-à-dire les bienveillantes. Un Processionnal heureux et apaisé conclut l’œuvre.

4.3.2. La partition de Milhaud (op. 41, 1917-1924)

Formation :

Voix : 2 sopranos (la Pythie et première voix d’Athéna – les deux rôles peuvent être interprétés successivement), 2 mezzos (Clytemnestre et 2e voix d’Athéna – les deux rôles peuvent être interprétés successivement) et 1 contralto (3e voix d’Athéna), 2 barytons (Oreste et Apollon), chœur de femmes (les Erinnyes), chœur d’hommes à l’orchestre pour les deux premiers actes, chœur à quatre voix dans le troisième acte (assemblée d’Athènes).

Orchestre : 3.3.4.3. – 4.4.3.1., 4 saxophones, 1 sarrusophone, 4 saxhorns, harpe, timbales, percussions (cymbale, 2 grosses caisses, grelots, crécelle, machine à vent, triangle, castagnettes de fer, castagnettes de bois, fouet, tambour de basque, tambourin provençal, caisse roulante, caisse claire, tambour voilé, tam-tam, coups de marteau sur une planche), cordes.

Construction : musique continue incluant quelques passages en parlé rythmé avec percussion.

Durée : 1H30

 

Document III : présentation d’œuvres musicales conçues à partir de textes de Claudel

• L’Annonce faite à Marie

Opéra d’Olivier Kaspar (op .13)

Opéra en un prologue et quatre actes sur le texte de Paul Claudel. Il a été terminé en 1996 dans le cadre d’une résidence de deux ans à la Casa Velázquez de Madrid.

Formation :

Voix : 6 solistes / Chœur mixte. Chœur d’enfants

Rôles principaux : Violaine (Soprano) / Mara (Mezzo) / La Mère (Contralto) / Jacques Hury (Ténor) / Pierre de Craon (Baryton) / Anne Vercors (Basse)

Seconds rôles : L’apprenti (Ténor) / Une femme (Mezzo) / Un homme (Baryton)

Orchestre : 3.3.4.4 / 4.4.3.1 / 3 perc. Hp. p° / cordes.

Construction : En un prologue et quatre actes, selon la version définitive pour la scène de 1948 du texte de Paul Claudel

1ère partie (1 heure 42) :

Prologue : Prélude / Scène principale Acte 1 : Scène 1/ Scène 2 / Scène 3 Acte 2 : Prélude / Scène 1 / Scène 2 / Scène 3 / Scène 4

2ème partie (1 heure 37):

Acte 3 : Scène 1 / Scène 2 Acte 4 : Scène 1 / Scène 2

La partition n’est pas encore éditée. De larges extraits du manuscrit sont accessibles au siège de la Société Paul Claudel.

Durée : environ 3 heures 20

 

• L’Annonce faite à Marie

Musique de scène de Philippe Boesmans

Musique composée à l’occasion de la mise en scène de Matthew Jocelyn en 2001 au Théâtre de l’Athénée Louis Jouvet.

Formation :

5 voix et un cor

 

• L’Annonce faite à Marie

Musique de scène d’Yves Prin

Commande de Thierry Ravassard pour l’ensemble In & Out et le Théâtre National Populaire de Villeurbanne, à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Paul Claudel.

Composition en juillet 2005 à Biot.

Durée globale de la musique : 45 minutes. Éd. inédit Y.P. 008.

Création le 4 Novembre 2005 au T.N.P. (Théâtre National Populaire de Villeurbanne) dans la mise en scène de Christian Schiaretti.

L’Ensemble In & Out était composé de :

Thierry Ravassard, piano, synthétiseur et direction

Anne-Catherine Vinay, clavecin et synthétiseur

Baptiste Germser, cor

Laurent Mariusse, percussion

avec la participation dAnne Quentin, soprano, pour le Salve Regina et des comédiens Anne Benoit, Laurence Besson, Jeanne Brouaye, Olivier Borle, Serge Maggiani pour l’enregistrement du chœur parlé.

Enregistrement des effets électro-acoustiques au C.N.S.M. de Lyon, dans le département SONUS de Christophe Germanique

Prise de son et mixage : Christophe Germanique

Nomenclature des effets sonores :

Cloches de Monsanvierge, de Combernon, de Rheims, cloche fêlée, la voix des anges (chœur parlé)

dulcimer, accordéon, chœur de femmes, chœur d’enfants.

 

• Verkündigung [L’Annonce faite à Marie] (1933)

Opéra de Walter Braunfels (op .50)

Opéra en un prologue et quatre actes sur le texte de Paul Claudel, traduit en allemand par Jakob Hegner et adapté par le compositeur.

Formation :

Voix : 9 solistes / 4 rôles parlés / Chœur mixte.

Rôles principaux : Violäne (Soprano) / Mara (Soprano) / Die Mutter (Alto) / Jakobäus (Ténor) / Peter von Ulm (Ténor) / Andreas Gradherz (Basse)

Orchestre : 3.3.3.3/ 4.3.3.1. Timbales. Tambour. Harpe. Celesta. Glockenspiel. Cordes.

Construction :

En un prologue et quatre actes

Prologue : Acte 1 : Scène 1/ Scène 2 / Scène 3 Acte 2 Acte 3 : Scène 1 / Entracte / Scène 2 Acte 4 : Scène 1 / Scène 2 / Scène 3 / Scène 4

Durée : environ 130 mn

Représentation :

1948 à Cologne, 2005 au Grand Théâtre de Genève, mise en scène de Yannis Kokkos, et au Volksoper de Vienne

Un enregistrement CD a été édité par Emi Classics en 1994 (CDS 5 55104 2) sous la direction de Dennis Russell Davies.

 

• Cent Phrases pour éventails (1927)

Œuvre vocale et orchestrale de Michel Decoust (né en 1936)

Première version : créée le 19 février 1996 dans la grande salle du Centre Georges Pompidou par l’ensemble vocal A Sei Vocci, dirigé par Bernard Fabre-Garrus et des membres de l’EIC dirigé par Pascal Rophé.

Formation : 6 voix solistes couvrant cinq octaves (soprano coloratura, soprano dramatique, alto féminin, ténor, baryton, basse profonde) et 13 instrumentistes (2 violons, alto, violoncelle, contrebasse / flûte, hautbois, clarinette, basson / trompette, cor, trombone / percussions).

Construction : l’auteur a retenu 60 des 172 Phrases qu’il a ensuite classées par thèmes et liées à des thèmes musicaux. Elles sont chantées, parfois déclamées ou murmurées, le plus souvent en contrepoint dans un style madrigalesque, mais parfois détachées et confiées à un seul chanteur. Deux grands mouvements en crescendo-decrescendo encadrés par deux interludes instrumentaux, long et beau solo de flûte pour le premier, tandis que le second est confié aux cordes.

Durée 23 minutes.

Disponibilité : Partition éditée par Sallabert

Il n’existe malheureusement pas encore d’enregistrement.

Deuxième version, musique de chambre, créée au Museum de Lyon en 2005

Il s’agit bel et bien, comme chez Claudel, d’une véritable re-création, condensée et destinée à un cadre plus intime.

Formation : 2 chanteurs (soprano et baryton) et 3 instruments (piano, violoncelle et cor)

Construction : l’auteur n’a retenu qu’une partie des « Phrases » figurant dans la première version. En revanche, les parties instrumentales, évidemment différentes, sont plus développées pour ménager les deux solistes.

Durée : 13 minutes

Disponibilité :de cette œuvre récente, il n’existe ni partition ni enregistrement. Il serait intéressant qu’un CD propose les deux versions de cette belle œuvre.

On peut l’entendre sur le site internet : www.michel-decoust.net

 

• Mélodies pour éventail (tirées de Cent Phrases pour éventail)

Musique de Hugues Leclair

Type de l’oeuvre : recueil de mélodies : Mélodies pour éventail

Titres des poèmes : Approche ton oreille / Le monde est si beau / Éventail

Instrumentarium : Mezzo-soprano, piano

Durée : très libre ( de 8 à 10 minutes environ)

Date de composition : février – mars 2006

Date de création  

Créé par les musiciens suivants : Florence Katz et Thierry Ravassard aux Rencontres de Brangues 2006

Principe d’écriture, brève analyse :

Musique amesurée, déployant de grandes courbes réitératives au piano en bi-modalité, laissant passer comme nuages dans le ciel quelques brèves lignes mélodiques sans rythmique précisée, comme des traits calligraphiés au pinceau épousant les poèmes en éventail de Claudel

 

• Sept Phrases pour éventails (tirées de Cent phrases pour éventails) 

Musique de Guy Sacre

Sept mélodies pour chant et piano

1. Ah le monde est si beau

2. J’ai respiré le paysage

3. Comment vous parler de l’automne

4. Brûlure en moi

5. Bruit de l’eau

6. Nuit

7. L’étoffe du monde

Composition : janvier 1978.

Création : 16 décembre 1982, Paris, salle Cortot, par Nicole Mongobert et Chrystel Marchand.

Enregistrement : par Florence Katz et Billy Eidi, CD Timpani, 2000.

 

• Six Nouveaux Eventails

Six mélodies pour chant et piano

1. Quatre heures du matin

2. Entre ce qui commence…

3. Le ruisseau

4. Temple

5. En hiver un instant

6. Le marcheur solitaire

Composition : octobre 1980 (1 et 6) et mai 1982 (2-5).

Création : 21 mai 1997, Paris, salle Rossini, par Florence Katz et Billy Eidi.

Enregistrement : par Florence Katz et Billy Eidi, CD Timpani, 2000.

 

• Quatre Derniers Eventails

Quatre mélodies pour chant et piano

1. Tu m’appelles la Rose

2. Éventail

3. Il a plu

4. Approche ton oreille

Composition : mars 1988, révision en avril 2006.

Création : 1er juillet 2006, Rencontres de Brangues, par Florence Katz et Thierry Ravassard.

Note : Ces trois recueils paraîtront bientôt aux Éditions Symétrie.

 

• Le chemin de la Croix, version de 1911

Improvisations au grand orgue par Marcel Dupré (1886-1971)

Historique : c’est le 13 février 1931 sur le grand orgue Cavaillé-Coll du Conservatoire de Bruxelles que le futur titulaire des orgues de Notre-Dame-de-Paris improvisa ces 14 vastes pièces après lecture de chacune des 14 stations du poème par Madeleine Renaud. Il les reconstitua de mémoire et les retravailla pendant l’année suivante. Cette version plus élaborée fut donnée par lui sur le Cavaillé-Coll du Palais du Trocadéro le 18 mars 1932.

Construction : les 14 stations, d’une durée de 3 à presque 8 minutes (la dernière) recourent à une écriture intensément expressive et dramatique, dans la lignée de Franck et de Vienne. Elles constituent un des sommets de l’oeuvre de Dupré et de l’orgue post-romantique. Douze thèmes musicaux symboliques et six rythmes caractéristiques les parcourent et en assurent l’unité de pensée et d’écriture (Durée : un peu plus d’une heure).

Disponibilité : Partition éditée par Durand

Enregistrement : l’éditeur allemand MDG en a publié une très belle interprétation par Ben van Oosten (distribution Codaex) qui, pour tenir sur un seul disque, n’a pu retenir le poème de Claudel. Dans l’excellent livret trilingue, l’organiste commente et analyse la musique, mais le poème n’y figure pas.

 

Improvisations au grand orgue de Thierry Escaich (né en 1965)

Historique : Ces improvisations du jeune organiste de Saint-Étienne-du-Mont, qui est aussi un des compositeurs français les plus unanimement fêtés et dont de nombreuses œuvres (pour orgue, orchestre, chœurs, instruments solistes) ont déjà reçu les honneurs de l’enregistrement, furent créées sur le grand orgue de la cathédrale de Laon, si chère à Claudel, lors du Festival 2000 et aussitôt enregistrées. Georges Wilson disait les poèmes avec beaucoup d’émotion et de sobriété. Fort heureusement, ils figurent aussi sur le disque.

Construction : l’auteur n’a pas cherché, comme Dupré, dont il dit mal connaître l’œuvre, à « accompagner » pas à pas les 14 poèmes comme une musique de film, mais il s’est inspiré directement de leurs « climats » successifs, de « la force du sentiment » et de certaines images qui l’avaient frappé et qui pouvaient trouver une transcription à l’orgue. Cette grande fresque, d’une écriture sombre et passionnée, ne sacrifie jamais la mélodie et le rythme à l’affichage de sa « modernité » qui s’impose naturellement. Durée : 1 heure 48 minutes (texte inclus).

Disponibilité : Partition non encore éditée, édition prévisible à court terme.

Enregistrement : un CD Calliope, édité avec l’aide du Conseil Général de l’Aisne.

 

• Claudel répond les Psaumes Rituel sur des textes de Paul Claudel et de la Bible

Musique d’Yves Prin

Les textes de Paul Claudel sont tirés des Psaumes (Claudel répond les psaumes), des Poèmes et du Théâtre (extraits de Tête d’Or et du Soulier de Satin). Les quatre psaumes tirés de la Bible correspondent à ceux de Paul Claudel.

Commande de Thierry RAVASSARD pour son Ensemble In & Out.

Composition  en 2004/5 à Biot. Éd. inédit Y.P. 005.

Durée, soixante quatre minutes.

Création au Rencontres de Brangues le 25 Juin 2005 dans l’église de Brangues à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Paul Claudel.

Les interprètes étaient :

Dominique Michel, comédienne

Mélody Louledjian, soprano

L’Ensemble In & Out :

Thierry Ravassard, piano et direction

Anne-Catherine Vinay, clavecin

Jordi Sanchez-Puig, synthétiseur et célesta

Laurent Mariusse, percussion

La chaîne de Télévision France 2 a tourné un extrait de l’œuvre lors de la création.

Artdn.com dispose d’archives vidéo également.

Pour plus d’information si nécessaire, l’œuvre prend sa source dans les textes suivants :

Psaumes de Claudel : 3, 4, 6, 10 , 11, 13, 21, 22, 35, 38, 53, 62, 85, 103, 123, 132, Cantique d’Ézéchias.

Psaumes bibliques : 13, 38, 62, 103

Poèmes de Claudel :« La Musique », « La Fleur bleue », « Le Cygne », « Dissipabitur capparis »

Extraits du théâtre de Claudel :

« L’Arbre » extrait de Tête d’or (2° version).

« J’ai retrouvé le grain perdu » Doña Prouhèze, extrait du Soulier de satin.

 

• Les émotions passagères « Quatre mélodies sur des poésies de Paul Claudel »

Musique d’Yves Prin

La version pour soprano et ensemble comprend 4 musiciens :piano, clavecin, synthétiseur et célesta, percussion. Elle est extraite du Rituel « Claudel répond les psaumes ».

La version pour soprano et piano est dédiée à Mélody Louledjian.

Composition entre le 30 et le 1er novembre 2004 à Biot.

Durée : quatorze minutes. Éd. inédit Y.P. 006.

 

• L’Esprit et l’Eau (1907)

Œuvre vocale de Thierry Lancino composée à partir de la seconde des Cinq Grandes Odes de Claudel.

Formation :

Baryton et quatuor à cordes.

Construction :

I – Où que je tourne la tête…

II – Possédons la mer …

III – Comme l’arbre au printemps …

IV – La terre, le ciel, le fleuve …

V – Où est le vent maintenant ?

« L’Esprit et l’Eau » a été commandé par le quatuor à cordes Stanislas et le baryton François Le Roux (commande d’État 1999).

Une première exécution de deux mouvements (I et III) eut lieu en mai 1999 dans la salle Poirel de Nancy. Un second mouvement a été inséré (II) et l’oeuvre sous cette forme en triptyque fut donnée à Caracas (mouvement II commandé par le Festival Francia-Venezuela – Ambassade de France), par les mêmes interprètes, en juillet 2001. L’œuvre est maintenant complète grâce aux mouvements IV et V qui ont été composés à New York au printemps 2004.

« Cette version, définitive, a été conçue en trois étapes sur une durée assez longue. En effet, le projet fut envisagé dès 1995 et les textes furent choisis en 1995 et 1996. La structure finale, quant à elle, fut établie précisément en 2000. Cette structure en cinq parties n’avait pas été conçue dès la genèse du projet. Cependant l’ampleur envisagée en 1996 sera finalement atteinte grâce à cette forme et correspond à l’ambition originale du projet. » (Extrait du site internet du compositeur : www.lancino.org)

 

• Le Cygne

Œuvre vocale de Jean-Marc Serres

Formation : Mezzo-soprano et piano

Construction :

Le cygne I – Jour d’automne – Le signe lent du cygne blanc…

Le cygne II – Jour d’été – Lumineux dans l’éclatante extase de la mâtinée…

Cette œuvre est une commande l’Ensemble In & Out / Thierry Ravassard.

Le cygne I a été créé lors des Rencontres de Brangues 2006 au Château de Brangues.

La seconde partie, le cygne II n’a pas encore été créée.