Partage de Midi ayant été imprimé de façon confidentielle en 1906, Claudel en a toujours refusé la diffusion et à plus forte raison la représentation. Quelques représentations privées ont été cependant données par le groupe « Art et Action » en 1921, 1922 et 1926. Une mise en scène du premier acte été effectuée clandestinement par Artaud en 1928 dans le cadre du Théâtre Alfred Jarry, et une représentation préparée par les Zofingiens, à Lausanne en 1944, a été interdite au dernier moment par l’auteur. Lorsque Barrault, en 1939, sollicita de Claudel l’autorisation de représenter Partage de Midi, son « épreuve », il lui fut opposé un seul mot : « barré ». Barrault cependant revint à la charge, après le succès du Soulier de satin, et Claudel, sur les conseils de l’abbé Jean Massin, accepta de laisser jouer la pièce. Mais il entreprit de la récrire, en fonction de l’évolution de son goût et de sa vision de l’aventure vécue dans sa maturité. Il s’ensuivit, tout au long de l’année 1948, un long débat et de multiples échanges entre l’auteur et le metteur en scène, obstiné à respecter le drame de 1906 alors que Claudel entendait en modifier sensiblement l’écriture et le dénouement. De ces nombreuses modifications, variantes et adjonctions, résulta une version qui fut représentée au théâtre Marigny, au mois de décembre 1948, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault, qui jouait le rôle de Mesa, tandis que celui d’Ysé était confié à Edwige Feuillère, celui d’Amalric à Pierre Brasseur et celui de De Ciz à Jacques Dacqmine. Les représentations obtinrent un vif succès. L’élégance et la séduction d’Edwige Feuillère, en qui Claudel reconnaissait avec émotion une « résurrection » d’Ysé, furent élogieusement appréciées par la critique, ainsi que la verve e la prestance de Pierre Brasseur. La compagnie Renaud-Barrault emmena la pièce en tournée, à Rome en 1949, à Rio de Janeiro en 1950, en Argentine en 1951, où le rôle d’Ysé était tenu par Madeleine Renaud. A Londres, en 1951, c’est Jean Servais qui jouait Amalric. La pièce fut reprise encore au Théâtre de France en 1954 et 1966.
Stimulé par la création, mais insatisfait du texte abondamment remodelé par suite des tractations entre l’auteur et le metteur en scène, Claudel récrivit entièrement le drame au cours du mois de janvier 1949, et en soumit à Barrault une nouvelle version, qui ne fut pas jouée. La plupart des metteurs en scène en effet préférèrent la version primitive, ou procédèrent à une contamination entre les diverses versions du drame, à l’instar de Barrault qui avait vainement tenté de préserver, contre la volonté de l’auteur, le drame de 1906.
De très nombreuses représentations eurent lieu, en France et à l’étranger, après la mort de l’auteur. Partage de Midi entra au répertoire de la Comédie-Française en 1975, dans une mise en scène d’Antoine Vitez, avec Ludmilla Mikaël dans le rôle d’Ysé, Patrice Kerbrat jouant Mesa et Michel Aumont Amalric. En 1990, à l’Atelier, Nicole Garcia mit la pièce en scène en jouant le personnage d’Ysé, Didier Sandre celui de Mesa et Jean-Pierre Marielle celui d’Amalric. La pièce reparut à la Comédie-Française en 2006 dans une mise en scène d’Yves Beaunesne avec Marina Hands dans le rôle d’Ysé et Éric Ruf en Mesa. Partage de Midi fut aussi joué au festival d’Avignon en 2008, dans une mise en scène collective, Valérie Dréville interprétant le personnage d’Ysé.